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dimanche, juillet 6, 2025
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Violences à l’école : Interdites par la loi, mais présentes

Selon une étude faite par l’Unicef, la Banque mondiale et l’Instat Madagascar en 2011, 52 enfants sur 100 âgés de 4 à 17 ans ont subi des violences auprès de leurs familles ou dans d’autres milieux sociaux.

Les violences physiques et psychologiques, en milieu scolaire comme en milieu familial sont en principe, répréhensibles devant la justice. Pourtant dans la pratique, force est de reconnaître qu’elles persistent encore.

La semaine dernière, l’annonce par le ministère de tutelle d’un cas de violence physique perpétrée sur une écolière de la région Atsinanana a mis en émoi ceux qui étaient au courant. Et il ne s’agit pas d’un cas isolé, même si depuis une année, voire plus, les cas de violence à l’école, ou plutôt leur dénonciation se font plus rares. Suscitant l’indignation chez les uns, majoritaires, ces cas suscitent un peu de compréhension, voire de la compassion chez d’autres.

« Pour ou contre ». Ceux qui s’indignent avancent les arguments juridiques qui interdisent tout châtiment corporel infligé aux enfants en milieu scolaire, comme au sein du cercle familial. Citons notamment l’Article 11 de l’Arrêté n°5246-96/MEN. Toutefois les punitions physiques faites par les parents semblent plus tolérées que celles vécues en milieu scolaire. Comme le disait l’adage malgache « Zaza tiana tsy itsitsiana rotsan-kazo », pouvant être traduit par « Qui aime bien, châtie bien ». En revanche, d’autres personnes se montrent un peu plus indulgentes envers les enseignants, qui selon eux, sont sous pression et parfois confrontés à des cas sociaux peu évidents, à côté d’une rémunération considérée comme un tantinet dérisoire par rapport aux efforts fournis. Donc, selon elles, les pics de stress explosent parfois. Raison pour laquelle, fournir une assistance psychologique, ou créer un dispositif allant dans ce sens dans les structures scolaires aideraient les enseignants à s’épanouir dans leur métier considéré comme ingrat, pour en faire bénéficier directement les élèves. Car des enseignants comme des parents frustrés, sont rarement efficaces.

Psychologie de l’enfance. Des explosions de stress, signe d’un manque de contrôle de soi qui « explosent » littéralement au visage des enfants. Des études en psychologie de l’enfance avancent pourtant qu’en milieu scolaire (surtout avant 6 ans) la qualité de la relation entre l’enseignant et l’élève impacte sur l’épanouissement et la performance scolaire de celui-ci. D’ailleurs, il existe mille et une manières de punir- car les punitions sont parfois indispensables pour instaurer la discipline- : le priver d’une chose qu’il aime mais qui ne lui soit pas indispensable par exemple, le priver d’un goûter, de la récréation, etc. En tout cas, la punition corporelle n’est pas recommandée, car elle est souvent ressentie par celui qui « encaisse » comme une marque de haine ou de dédain, et c’est son intégrité physique ou son estime de soi -encore en formation- qui en prennent un sacré coup. Donc psychologiquement parlant, pour la formation d’adultes épanouis et forts d’un concept de soi, les violences sont à éviter.

Luz Razafimbelo

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