
Le premier centre d’hébergement pour les femmes victimes de violences vient d’ouvrir ses portes à Manjakaray. En parallèle, elles peuvent bénéficier d’un accompagnement psychosocial, médical et juridique
Où trouver refuge ? Cette question trotte continuellement dans l’esprit des femmes victimes de violences qui veulent quitter leurs foyers mais ne savent pas où aller. Désormais, la porte du centre intégré de prise en charge gratuite des violences basées sur le genre (VBG) est grande ouverte pour elles. Après celui de Mahamasina, la particularité de ce centre fraîchement inauguré, sis à Manjakaray, réside sur le fait qu’il dispose d’espaces d’hébergement temporaire. L’objectif étant d’assurer la sécurité des victimes, selon le ministre de la Population, de la Protection Sociale et de la Protection de la Femme (MPPSPF), Angelica Michelle Bavy. Cette infrastructure comporte également des salles dédiées aux soins psychologiques et médicaux. «Les femmes qui ont besoin d’un refuge provisoire ou besoin de réfléchir avant de prendre une décision, peuvent rester provisoirement à cet endroit. Nous allons mobiliser des efforts pour que ce projet soit aussi étendu au niveau des districts », a-t-elle souligné.
Un élan de solidarité. Ce centre a vu le jour grâce à l’application d’une action multisectorielle. Il y a entre autres le soutien du Royaume de Norvège qui a permis de l’équiper et de le réhabiliter. La représentante adjointe et chargée de bureau du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) Madagascar, Miranda Tabifor , n’a pas manqué de lancer un appel à la « tolérance zéro » pour toutes les violences faites aux femmes. D’après elle , l’innovation de la prise en charge des victimes reste insuffisante mais c’est la prévention qui doit être plus que jamais renforcée. « L’éradication de la violence, c’est l’affaire de tous. Arrêtons de chercher des responsables, éduquons nos enfants, signalons les violences, croyons et soutenons nos enfants, nos sœurs, nos frères quand ils disent qu’ils sont victimes », a-t-elle suggéré. Elle a ainsi incité les victimes ainsi que leurs entourages à briser le silence et à dénoncer ces actes odieux. « Portons plainte et évitons ces fameux arrangements à l’amiable car ceux-la ne guérissent pas les traumatismes et perpétuent la culture du viol », martèle Miranda Tabifor. Cette inauguration coïncide également avec la journée internationale des droits humains et la clôture des seize jours d’activisme contre les violences faites aux femmes.
Narindra Rakotobe