Tensions vives dans la commune rurale d’Ambanizana, district de Maroantsetra, suite au placement sous mandat de dépôt de l’ancien maire de la localité. L’homme, accusé de coups et blessures volontaires avec une incapacité temporaire de travail de 14 jours, a été déferré mardi dernier par la brigade de la Gendarmerie nationale de Maroantsetra. Il a été incarcéré à la maison centrale de la ville, tout comme l’un de ses anciens conseillers communaux impliqué dans la même affaire. La date de leur audience n’a pas encore été fixée. Selon les informations issues de la gendarmerie, l’affaire a débuté le 2 avril 2025, lorsque le chef Fokontany et son adjoint, tous deux résidant à Ambanizana, ont transmis une plainte officielle contre l’ex-maire auprès du Tribunal de Première Instance (TPI) de Maroantsetra. Malgré plusieurs convocations, l’ancien élu a refusé de se présenter et aurait menacé d’user de tous les moyens pour empêcher son arrestation. La gendarmerie a alors élaboré un plan tactique pour procéder à son interpellation. C’est finalement grâce à une information transmise à l’aube par une personne de confiance que les forces de l’ordre ont pu l’intercepter alors qu’il se dirigeait vers Maroantsetra. Il a été aussitôt placé en garde à vue, puis auditionné. Émeutes et représailles. La décision judiciaire n’a pas tardé à provoquer une flambée de violences. Dès l’annonce de l’incarcération, les partisans de l’ancien maire se sont mobilisés en manifestant leur colère. Vers 19 heures, un groupe d’environ vingt individus, selon les forces de l’ordre, a saccagé la maison de l’adjoint au maire actuel d’Ambanizana, qui figure parmi les témoins clés dans cette affaire. Les tensions ont rapidement dégénéré en représailles : les partisans des plaignants ont à leur tour détruit la maison de l’ancien maire. Fort heureusement, aucune perte humaine ni blessure n’a été enregistrée durant ces incidents. Mais les autorités locales prennent très au sérieux ces actes de vandalisme qui mettent en péril la stabilité de la commune. Face à cette escalade de violences, une réunion du comité OMC (Organe Mixte de Conception) s’est tenue tôt dans la matinée, de 8h à 9h, en présence de l’adjoint au chef de district et de l’assistant du député élu à Maroantsetra. Suite à cette réunion, un dispositif sécuritaire renforcé a été mis en place dans la zone. Vingt gendarmes et dix policiers nationaux ont été mobilisés pour assurer le retour au calme et interpeller les meneurs de troubles. Le transport des forces de l’ordre a nécessité la réquisition d’une embarcation, compte tenu de l’isolement géographique de la commune. Les consignes données aux unités étaient claires : faire un usage strictement mesuré de la force, uniquement en cas de légitime défense. Jusqu’à présent, les opérations de sécurisation se sont déroulées sans affrontements majeurs. Un climat tendu à surveiller de près. La situation reste toutefois fragile à Ambanizana, où les divisions communautaires et politiques exacerbées risquent de nourrir de nouveaux débordements. Les autorités locales appellent au calme et invitent les populations au respect de l’état de droit, alors que l’enquête se poursuit pour identifier et sanctionner les responsables des actes de destruction.
Yv Sam