
Lors des cas de violences sexuelles sur des enfants, les services de prise en charge des victimes sont éparpillés dans divers endroits. Désormais, un service de prise en charge intégrée de ces enfants, est opérationnel à l’hôpital de Befelatanana.
C’est donc une première à Madagascar. Depuis le début de l’année, un service de prise en charge intégrée des enfants victimes de violences sexuelles est mis en place, permettant à ces derniers de bénéficier à la fois et dans un même endroit, de la prise en charge médicale assurée par les médecins et de la prise en charge psychosociale par les assistants sociaux. Ils peuvent également être entendus sur place par les officiers de la police judiciaire. Auparavant, tous ces services étaient éparpillés dans des localités différentes, ne rendant pas service aux victimes et compliquant les démarches à entreprendre pour être entendues et prises en charge. Abrité par l’hôpital de Befelatanana (dans l’enceinte de la maternité), ce service, inauguré hier, a été baptisé « Vonjy ». Un « secours » disponible 24h/24 et 7jours sur 7 et ce, en garantissant une discrétion totale. La mise en place du service a été appuyée par l’UNICEF. Bientôt, d’autres services similaires seront également ouverts dans les chefs-lieux des ex-provinces où les statistiques sur les violences sexuelles sont élevées.
Conséquences graves. Les violences sexuelles sur des enfants sont, hélas, une réalité à Madagascar et touchent toutes les classes sociales. Elles concernent autant les abus sexuels et les viols, mais également l’exploitation sexuelle et les mariages précoces forcés, etc. qui constituent autant de violations de leurs droits. Dans le pays, les violences sexuelles concernent 14 % des jeunes filles de 15 à 19 ans. Une jeune fille malgache sur deux est mariée ou en union avant l’âge de 18 ans et une fille sur trois est concernée par les grossesses précoces. Les conséquences peuvent parfois être dramatiques dans la mesure où les grossesses précoces constituent les premières causes de décès chez les filles de 15 à 19 ans. Pour en avoir une idée plus précise, sur les dix femmes qui décèdent chaque jour de causes liées à l’accouchement à Madagascar, trois sont des adolescentes…
Hanitra R.