L’approche de Noël risque de précipiter la réconciliation nationale. Les épouses des Marc Ravalomanana et Jean Marc Koumba, détenus arbitrairement à Antsiranana, réclament à cor et à cri, leur libération pour qu’ils puissent rejoindre leur famille respective avant les fêtes. A leurs voix s’est ajoutée hier celle de la députée Maître Hanitra Razafimanantsoa, Vice- présidente de l’Assemblée nationale, qui a demandé au nom de l’apaisement politique, social et de la réconciliation nationale, non seulement ces deux principaux détenus de l’affaire retour en catimini de Marc Ravalomanana mais aussi des cinq personnes de l’ACM incarcérées à propos de ce dossier délicat.
Moment favorable
Plus rien ne devrait empêcher le processus de réconciliation engagé par le FFKM. Les quatre mouvances politiques se rejoignent dans le soutien aux chefs d’églises pour mener à bien la réconciliation nationale. Le FFKM est décidé à organiser le sommet des cinq qui comprendra les trois anciens présidents de la république, le président de la transition et le président de la République en exercice, pour sortir le pays de la crise. Le moment pour une réconciliation est réellement favorable dans la mesure où une certaine pression internationale s’exprime aussi par la voix de quelques diplomates dont celle de l’Ambassadeur allemand et du Chargé d’affaires de l’Ambassade américaine en faveur de la libération de Jean Marc Koumba et de Marc Ravalomanana. Bien que l’optimisme prévale pour la suite donnée à ce dossier, la guéguerre des réconciliateurs n’est pas prête de s’arrêter. Si le FFKM est reconnu par les mouvances politiques, son autorité ne s’étend pas jusqu’aux chefs traditionnels et Tangalamena qui ont leur propre perception et stratégie de conduite de la réconciliation nationale. De même au niveau des forces armées, la réconciliation demande une stratégie appropriée. Il devient par conséquent nécessaire que le Président de la République Hery Rajaonarimampianina, garant de l’unité nationale, s’implique pour que ce vaste mouvement en faveur de la réconciliation ne se heurte à un mur encore une fois. Il est important que l’élu issu des élections démocratiques pèse de tout son poids pour calmer le jeu, réconcilier les réconciliateurs, fédérer les différents efforts pour le succès du processus. Le Président de la République a toujours été favorable à la réconciliation nationale. C’est ce qui fait la différence entre la Transition et la République. Mais toujours est-il qu’il n’a toujours pas dévoilé son plan quoi qu’il ait déclaré prendre la tête de la réconciliation nationale. Bref, il ne dépend plus que de lui pour que des détenus vivent dans le bonheur des retrouvailles familiales. Les festivités de ce mois de décembre profitent chaque année à la trêve politique. Elles devraient cette fois-ci servir aux objectifs importants pour l’avenir de la nation que sont, l’apaisement et la réconciliation nationale.
Zo Rakotoseheno