La stratégie des autorités a finalement été payante. La manifestation du collectif des candidats a été stoppée en amont de la Place du 13 mai qui n’a pas été investie par la foule des sympathisants du mouvement. Ces derniers n’ont rien pu faire face à ces forces spécialisées qui ont été maîtresses du terrain. Elles ont eu la part belle face à des manifestants qui n’avaient rien à leur opposer. Techniquement, les opérations ont été bien menées, mais l’effet psychologique de ces scènes est désastreux car elles ont été filmées par les journalistes et diffusées sur les différents organes d’information.
Le préfet de la ville d’Antananarivo au soir de ce samedi mouvementé a pu annoncer que les forces de l’ordre ont maîtrisé la situation, en utilisant des moyens classiques de maintien de l’ordre. C’est au départ du cortège des manifestants à Antaninandro que les éléments de l’EMMONAT ont tout de suite sévi et ont lancé leurs grenades lacrymogènes. Ils l’ont fait sans état d’âme dans la foule qui a été obligée de reculer. Des personnes ont été arrêtées sans ménagement, mais certaines ont été relâchées devant les nombreuses protestations qui ont eu lieu. Les forces de sécurité ont continué leurs manœuvres à Behoririka et à Andravoahangy. Il en a été de même à Ambodin’Isotry et à Antanimena. Les hommes cagoulés vêtus de noir et casqués ont utilisé des grenades lacrymogènes et tiré des balles en caoutchouc. Les sympathisants du collectif n’ont pu opposer aucune résistance. Certains d’entre eux ont commencé à ériger des barrages faits de pavés en retour. Ce fut durant toute la journée des courses poursuites entre manifestants et forces de l’ordre, démentelant ces barricades de fortune. Analakely et la Place du 13 mai ont été totalement isolés, des camions de la gendarmerie et de la police étant placés un peu partout. Les membres du collectif des candidats ont, au cours de leur conférence de presse, en fin d’après-midi, affirmé que ce n’était que partie remise et que le mouvement allait continuer de plus belle.
Patrice RABE
Un régime en agonie agit de la sorte ! Même Pinochet avec la dictature militaire au Chili n’a pas fait mieux !