
Selon Guy Rivo Randrianarisoa, ce déplacement a déjà obtenu une autorisation émanant des autorités.
Les agissements des tenants du régime risquent de faire capoter le processus de réconciliation nationale en cours. C’est ce que pensent les observateurs, particulièrement les « zanak’i Dada » qui montent de nouveau au créneau face aux mesures restrictives infligées à l’ancien président, Marc Ravalomanana. A leurs yeux, l’ancien exilé d’Afrique du Sud est actuellement traité comme un véritable détenu. En effet, après avoir été interdit de prise de parole lors de ses déplacements à Ambositra et à Antsirabe, le numéro Un de l’Empire Tiko vient de subir une restriction plus sévère, puisque cette fois-ci, il a été victime d’une interdiction de déplacement. Prévu se rendre à Toamasina hier matin pour visiter les usines « Tiko Top » et « Mana » installées dans cette localité, il a de nouveau été empêché de faire le voyage. Pourtant, d’après les explications du député de Tana V et non moins porte-parole de la mouvance Ravalomanana, Guy Rivo Randrianarisoa, ce déplacement a déjà obtenu une autorisation en bonne et due forme émanant des autorités. Ces dernières auraient encore confirmé cette autorisation mercredi soir. Marc Ravalomanana n’a donc été avisé de cette interdiction de se rendre à Toamasina qu’hier à 5 heures du matin, heures prévues pour le départ. Par ailleurs, selon toujours le député de Tana V, les éléments des Forces de l’ordre qui devaient faire le voyage en vue d’assurer la sécurité de l’ancien président auraient déjà obtenu un ordre de mission officiel émanant de leurs supérieurs hiérarchiques.
Déclarations contradictoires. Contrairement à son épouse, Lalao Ravalomanana, sa fille Sarah Ravalomanana et ses petits-enfants qui ont pu rejoindre Toamasina hier, « Dada » n’a pas pu quitter sa résidence à Faravohitra. Pourtant, outre la visite des usines Tiko, il était également question pour la famille Ravalomanana de prendre quelques jours de vacances dans la Ville du Grand Port. Questionné sur cette autorisation de déplacement pour Toamasina qui aurait été obtenue par l’ex-président, le ministre de l’Agriculture, Rolland Ravatomanga a déclaré qu’il n’était pas au courant de l’existence de cette autorisation. En effet, ce représentant de la mouvance Ravalo au sein du gouvernement était à Morondava hier dans le cadre d’une mission officielle. En quelque sorte, Rolland Ravatomanga commence à renier son « ancien patron ». En tout cas, ces déclarations contradictoires confirment l’existence d’un malaise entre les proches collaborateurs de Marc Ravalomanana. De son côté, Guy Rivo Randrianarisoa a fait savoir que le régime a accordé une semaine aux dirigeants de Tiko pour visiter les sites « Top Tiko » et « Mana ». La délégation qui a rejoint Toamasina hier devait être composée de représentants de la famille Ravalomanana, des émissaires du Ministère de tutelle et du staff de l’Entreprise. Selon le député de Tana V, à l’arrivée de la délégation à Toamasina, les Forces de l’ordre ont fouillé les véhicules afin de confirmer si l’ancien président était réellement resté à Antananarivo. Quoi qu’il en soit, cette nouvelle mesure risque de porter atteinte à la réconciliation nationale. Face à cette situation, l’ancien exilé d’Afrique du Sud confirme son retrait du processus. Reste à savoir si cette interdiction de déplacement n’était pas une nouvelle « bourde » commise par les Forces de l’ordre.
Davis R