
113 communications verbales ont été effectuées avant-hier, en conseil de gouvernement, entre autres et non des moindres, celle relative à la visite du locataire d’Iavoloha à l’Elysée qui renforce son grand retour parmi les chefs d’Etat dans le monde.
Le président de la République sera en visite officielle en France du 29 mai au 03 juin 2019. Andry Rajoelina effectuera le 27 mai son devoir de citoyen à son bureau de vote sis au Lycée agricole d’Ambatobe avant de mettre le cap sur Paris. Une belle revanche sur l’histoire pour l’ancien président de la HAT dont le régime avait été mis au ban de la communauté internationale 10 ans auparavant, presque à la même époque. Le 29 mai 2009, la presse tant nationale qu’internationale, rapportait la résolution de l’Assemblée générale de la SADC à Mbabane – Swaziland qui sommait l’homme fort du 13 mai de « quitter de toute urgence le bureau du Président afin de réinstaller Marc Ravalomanana ». Et de brandir même, « en cas de refus, le recours à d’autres options pour restaurer la normalité constitutionnelle ».
Ni…ni. Le président exilé au Swaziland (ceci expliquant peut-être cela) n’en demandait pas tant pour agiter le spectre de son retour avec des forces de la SADC dans la Grande Ile. Celui qui avait ouvert la voie extraconstitutionnelle en remettant les pleins pouvoirs à un Directoire militaire, d’appeler même les forces armées – y compris la Police – à déposer les armes. « Il est hors de question qu’il rentre au pays, principalement pour des raisons de sécurité car la population malagasy s’est levée contre son pouvoir dictatorial », avait riposté le numéro Un de la HAT, à partir de Dakar où il avait rencontré le président Wade en mai 2009. Il avait notamment réitéré son engagement d’organiser des élections libres, transparentes et démocratiques. L’histoire devait retenir que Ni Andry Rajoelina Ni Marc Ravalomanana n’étaient candidats en 2013.
Président élu. 5 ans plus tard, les deux principaux protagonistes de la crise 2009 ont enfin eu l’occasion de se mesurer par la voie des urnes. « Des élections libres, transparentes et inclusives » qui ont permis de départager les deux hommes dans la course à Iavoloha. Avec à l’arrivée, une nette victoire du candidat numéro 13 qui a été investi dans ses fonctions le 19 janvier 2019. 5 mois après, Andry Rajoelina va être reçu par Emmanuel Macron à l’Elysée, en tant que président élu démocratiquement. Il est loin le temps des va-et-vient d’un certain Alain Joyandet, Secrétaire d’Etat français à la Coopération en 2009. 10 ans après, le président de l’époque, Nicolas Sarkozy a même honoré de sa présence la cérémonie d’investiture d’Andry Rajoelina, comme pour se rattraper par rapport à l’histoire qui déroule aujourd’hui le tapis rouge à l’ex-candidat Orange.
R.O