Les conseils de ministres se sont faits rare depuis l’avènement du président Hery Rajaonarimampianina à la magistrature suprême. Les habitudes de la période de Transition restent pourtant encore bien ancrées au niveau de la classe politique et partant du public. Le mardi fut réservé au conseil de gouvernement et le mercredi au conseil des ministres. Les médias suivent aussi ces conseils hebdomadaires. Leur importance ne fait pas de doute. C’est au conseil des ministres présidé par le président de la République que les grandes décisions et les nominations aux hauts emplois de l’Etat sont prises. Or, depuis le mois de janvier, on peut compter le nombre de conseils de ministres sur les doigts d’une seule main.
Vitesse supérieure
La formation du gouvernement Kolo Roger devrait maintenant changer le rythme des conseils. En effet, les deux mois et demi passés pour le mettre sur pied a grandement diminué les conseils. Au lendemain de son investiture, le président de la République s’est consacré à la diplomatie. Il a entamé une tournée américaine et européenne qui a rassuré les partenaires bilatéraux et multilatéraux sur le retour de Madagascar au sein de la communauté et de la coopération internationales. En attendant, les affaires nationales ont été laissées au gouvernement de transition d’Omer Beriziky avec comme mission d’assurer la bonne marche des affaires courantes. Les règles du jeu ont forcément limité le nombre de conseils, les décisions et les nominations. Tout devra maintenant changer parce que le gouvernement Kolo Roger est composé en majorité d’hommes nouveaux. Chaque ministre aura à valider auprès du conseil des ministres les nouvelles nominations qui lui assureront l’atteinte de ses objectifs étant sanctionnés par l’obligation de résultats. Il faut s’attendre par conséquent à partir de cette semaine à des conseils de ministres marathon dans lesquels les décisions et les nominations aux hauts emplois de l’Etat vont pleuvoir. En effet, après avoir donné une impression de lenteur, la nouvelle République risque de surprendre par la vitesse supérieure qu’elle doit engager pour relever les défis qui l’attendent pour sortir de la crise. La démarche est d’autant plus importante que l’étape actuelle n’est pas une « transition bis » où la politique de continuité prédomine. Le changement dans l’esprit d’une rupture avec le passé est en marche. Le gouvernement Kolo Roger s’engagerait fermement dans cette voie. Après la formation du gouvernement, le président de la République aura à se pencher sur les nominations des ambassadeurs à l’étranger. Plusieurs de nos ambassades sont gérées par des chargés d’affaires qui n’ont pas suffisamment de marge de manœuvre pour grandir l’image de Madagascar dans la coopération.
Zo Rakotoseheno