A deux jours de Noël, les Malgaches ont envie d’avoir des pensées positives bien qu’ils ressentent très durement la crise traversée par le pays en ce moment. Ils ne bénéficient pas des conditions matérielles qu’ils avaient eues les autres années, mais il leur reste cette chaleur familiale qui subsiste malgré les difficultés. Ils vont se tourner vers Dieu et prier pour traverser sans trop de difficultés les épreuves actuelles. Ils vont essayer d’oublier l’espace de quelques jours les problèmes qui se sont accumulés cette année.
Vivre la joie de Noël en l’espace de quelques jours
Pour les Malgaches, en général, la trêve de Noël et du Nouvel An est sacrée. C’est la période de l’année où l’on se recueille et où l’on passe de merveilleux moments au sein de sa famille et avec ses amis. Mais qu’on le veuille ou non, les difficultés matérielles rencontrées actuellement vont influer sur cette atmosphère de joie que l’on veut faire régner. Le repas que l’on va prendre le 25 décembre sera moins succulent que les années précédentes. Les marchands de volailles, cette année, font grise mine, car on ne se bouscule pas pour acheter leurs canards, leurs oies, ou leurs dindes devenues hors de prix pour la majorité des consommateurs, le problème du riz est bien évidemment présent. Ne parlons pas des fruits de mer qui ne sont plus à portée du Malgache moyen. On sait que le personnel des ministères a été gâté et a reçu des colis de victuailles pour ces fêtes de fin d’année, mais le petit peuple devra se contenter de presque rien. Des distributions de vivres ont été faites dans des « fokontany », mais cela ne peut pas masquer l’immense pauvreté dans laquelle vit 90% de la population. On se rend compte que la situation n’est guère brillante et que rien dans l’immédiat ne pourra la faire évoluer. Les difficultés vont s’amplifier l’année prochaine, mais pour le moment, il faut penser à la joie de Noël qui doit nous faire trouver une certaine sérénité.
Patrice RABE