La rentrée a commencé. Mais celle universitaire semble être de plus en plus compromise. Les assurances du ministre de l’Enseignement supérieur qu’il n’y aura pas d’année blanche ne convainquent pas tous les étudiants. Ceux d’Ankatso se sont mis en grève pour demander à l’Etat de satisfaire les revendications du syndicat des enseignants-chercheurs de l’enseignement supérieur (SECES). Tant qu’il ne s’engage pas à exécuter les décrets portant sur les indemnités de sujétion, de risques, de transports et de logements ainsi que les indemnités de recherches et la nouvelle grille indiciaire, accordées par la Transition en 2009, les enseignants ne travailleront pas. La menace d’année blanche reste bel et bien suspendue comme une épée de Damoclès. On se demande dans l’opinion pourquoi le gouvernement, au ministère des Finances et du Budget en l’occurrence, hésite à franchir le pas alors que les négociations avec le SECES ont abouti à un accord et sont considérées comme positives.
Volonté d’aller de l’avant
Qui n‘avance pas recule ! La volonté d’aller de l’avant ne doit pas être absente. Lorsque l’Etat au plus haut niveau bouge, les résultats sont rapides et remarquables. C’est le cas d’Air Madagascar qui avait réellement besoin d’un nouveau souffle. Les changements apportés sont en train de susciter une reprise plus dynamique en redonnant de l’assurance au personnel, même si le bout du tunnel est encore très loin d’être atteint pour la Compagnie. C’est encore le cas du personnel des domaines qui ont fini par rouvrir leurs portes et reprendre leurs postes grâce aux efforts de négociations. Or, s’il faut que le sommet de l’Etat soit toujours sollicité pour régler les conflits corporatifs et sociaux, que reste-t-il de crédibilité au gouvernement qui traîne des pieds et des mains pour éteindre les foyers de tension ? La Jirama demeure encore un grand problème. A qui faut-il la confier pour qu’elle ne puisse pas tenir en otage les dizaines de milliers d’abonnés qui ont besoin d’une électricité et de l’eau sans interruption ? Les syndicalistes en son sein se battent comme des chiffonniers pour défendre des intérêts divergents et particuliers. En attendant de trouver la solution idoine qui devrait en toute logique satisfaire les consommateurs avant le personnel, les délestages déplorables avec leurs effets néfastes continuent de plus belles. Dans l’opinion, on pense que l’Etat devrait prendre des décisions fermes et adopter des choix appropriés afin de sortir la société de cette situation. Il devrait en être de même pour le cas des enseignants-chercheurs de l’enseignement supérieur. La violence et la répression par les Forces de l’ordre des grèves corporatives ou estudiantines et de leurs leaders ne sont pas des solutions aux conflits. Elles apparaissent comme des abus de pouvoir qui risquent de répandre de l’huile sur le feu.
Zo Rakotoseheno