Pour tous ceux qui ont des raisons d’interpeller le régime en place, le Sommet de la Francophonie est l’occasion toute trouvée de faire connaître leurs doléances. Jamais pareille tribune ne leur aura été fournie pour montrer qu’il existe des problèmes à Madagascar. Mais certains hommes politiques, considérant qu’il y va de l’honneur du pays appellent à une trêve.
La volonté de faire régner un semblant d’unité
Madagascar est un pays en proie à de nombreuses difficultés et tout cela ne peut être occulté durant ce Sommet de la Francophonie qui réunira de nombreux chefs d’Etat et de gouvernement. Le régime en place veut tout faire pour que cette grande réunion ait lieu dans le calme et la sérénité. Cependant, ceux qui estiment qu’on ne peut pas cacher une certaine réalité sont décidés à montrer que tout ne va pas pour le mieux en ce moment. Ils voudraient le faire de manière pacifique et de façon la plus intelligente possible. Le pouvoir a annoncé que la sécurité était une de ses priorités durant ces dix jours. Le nombre impressionnant d’éléments des forces de l’ordre signifie qu’il sera difficile ou même pratiquement impossible d’approcher les endroits où ce grand événement va se dérouler. A moins d’essayer de chercher à provoquer des incidents, ceux qui voudront manifester ne pourront pas arriver à leur fin. Néanmoins, certains d’entre eux ont annoncé leur intention de braver les interdictions et veulent se faire entendre. Certaines personnalités qui ne soutiennent pourtant pas le régime pensent que ce sommet est une opportunité pour le pays et que sa réussite n’est pas seulement celle du régime. Ils appellent donc à une trêve politique. Les autorités vont s’efforcer de faire régner un semblant de concorde et d’unité. Les invités présents sont cependant pour la plupart informés de ce qui se passe dans le pays, mais ils ne chercheront pas à froisser leurs hôtes. Durant les dix jours de ce sommet, c’est le côté officiel de cet événement qui sera privilégié.
Patrice RABE