Les revendications des trois syndicats des domaines n’ont pas été satisfaites. Ils ont décidé hier de débuter une grève générale du personnel des domaines dans tout Madagascar à partir de lundi. Les bureaux seront fermés et il n’y aura pas de service minimum, nous a-t-on confié. La grève se poursuivra jusqu’à ce que l’Etat réponde à leurs doléances. En effet, bien qu’ils aient interpellé l’Etat récemment à travers une manifestation sous forme de sit-in devant les bureaux des domaines, aucun signe de compassion pour les écouter n’est venu d’en haut. Ils déplorent que l’Etat les ont ignorés et ils vont par conséquent entamé la grève pour montrer leur volonté et leur détermination pour la satisfaction de leurs revendications.
Volonté et détermination
Les trois syndicats des domaines à savoir le syndicat des inspecteurs des domaines et de la propriété foncière (SIDPFM), le syndicat des assistants-rédacteurs des domaines (SARDM) et le syndicat des contrôleurs des domaines du (SCDM), revendiquent la levée de la suspension de l’attribution des terrains domaniaux. Ils estiment qu’il existe deux poids deux mesures à ce sujet. Les Malgaches pauvres sont délaissés par rapport aux entreprises dont les dossiers de demande de terrains domaniaux sont traités. Il est important dans le cadre d’une réforme en bonne et due forme de procéder à une déconcentration de la gestion foncière selon les inspecteurs des domaines. Un des cas qui tiennent à cœur ces derniers est le problème que posent les deux documents, titre foncier et certificat foncier dont la coexistence est ambiguë et irrationnelle. Dans la plupart des pays du monde, le titre foncier suffit parce qu’il est considéré comme le seul document authentique incontestable et inattaquable comme preuve. De nombreux litiges fonciers viennent de cette ambiguïté. Quoi qu’il en soit, les syndicats des domaines sonnent l’alarme parce que trop de problèmes que pose le foncier ne sont pas résolus. N’est-ce pas d’ailleurs à cause de cela que la corruption a toujours gangrené les services des domaines ? Il n’y a que chez nous qu’on se perd parce que plusieurs personnes présentent chacun un titre différent d’un même terrain. A cause du laxisme et de la gabegie, la manipulation du droit foncier est source de longs procès qui lèsent plus qu’elles n’avantagent les vrais propriétaires. Une chose est sûre, la réforme foncière ne doit pas se faire dans la précipitation. Mais l’Etat ne devrait pas faire la sourde oreille sur les revendications des syndicats des domaines. La mise en place de l’Etat de droit concerne grandement le foncier qui a besoin d’être clarifié et bien défini.
Zo Rakotoseheno