Le secrétaire général de la Présidence de la République incite le ministre Roberto Tinoka à prendre toutes les mesures et les actions idoines pour sécuriser les mouvements aériens auprès de nos aéroports.
La consigne n’a-t-elle pas été claire ou bien mal comprise du côté du ministère des Transports et de la métrologie ? C’est la question que posent les observateurs par rapport aux mesures prises concernant la réouverture des frontières. Durant le Conseil des ministres du 13 octobre dernier, l’Exécutif a décidé que tous les vols privés et les jets privés doivent se munir d’une autorisation spéciale signée par le président Andry Rajoelina et le Premier ministre Christian Ntsay. Pourtant, jusqu’alors, les trafics aériens se poursuivent du côté de l’aéroport d’Ivato, favorisant les trafics en tous genres et les exportations illicites des ressources minières. Le mardi 19 octobre dernier, la Présidence de la République, dans une note n°355-PRM/SGP-21, signée par le secrétaire général de la Présidence de la République, Valéry Ramonjavelo, s’adresse au ministre des Transports et de la Météorologie. Cette lettre dont l’objet concerne la « confirmation formelle requise » concernant les vols internationaux, se présente comme un rappel à l’ordre lancé à l’encontre du ministre Roberto Tinoka. Et ce, dans la mesure où cette note de la Présidence sort au lendemain de la saisie à l’aéroport d’Ivato de pierres précieuses d’une valeur de 500 000 dollars. « En complément de la lettre sous référence 325-PRM/SGP-21 du 14 septembre 2021, nous vous demandons de vous assurer que pour tous les vols internationaux, transportant des passagers, et ce jusqu’à nouvel ordre, ces derniers doivent expressément recevoir les autorisations conjointes de la part de son Excellence Monsieur le Président de la République et de Monsieur le Premier ministre. Cette mesure vise à s’assurer de lutter efficacement contre les trafics illicites des ressources minérales et de devises qui minent notre économie ». C’est ce qui est stipulé dans cette lettre du SGP adressée personnellement au ministre des Transports et de la Météorologie. La Présidence de la République exhorte ainsi le ministre Roberto Tinoka, à « prendre toutes les mesures et les actions idoines, avec les parties impliquées dans le contrôle et la sécurisation de nos frontières, afin de sécuriser les mouvements aériens auprès de nos aéroports ».
Pierres précieuses. Ce rappel à l’ordre sort à trois jours de la date prévue pour la réouverture des frontières aux vols régionaux. Pour le moment, on ignore si le vol de la Compagnie Ethiopian Airlines à bord duquel le Sri-lankais intercepté à Ivato mardi dernier avec des pierres précieuses d’une valeur de 500 000 dollars, constitue un vol de rapatriement ou un vol spécial. Durant la période de la fermeture des frontières à cause de la Covid-19, seule la compagnie Air France a été autorisée à assurer les vols de rapatriement. Le 15 septembre dernier, un avion de la même compagnie, affrété spécialement pour transporter les joueurs de CFFA Andoharanofotsy lors de leur match retour contre une équipe zambienne à Ndola, avait à son bord 74 personnes alors que le nombre total de la délégation du CFFA, staff et joueurs confondus était de 30 personnes. Ce vol faisait déjà l’objet d’une fouille en profondeur à cause d’une suspicion de trafic d’or. Le nom d’un parlementaire avait d’ailleurs été cité dans cette affaire. Des explications officielles émanant des autorités responsables sont de mise afin de faire la lumière sur ces vols, ne serait-ce que pour enlever les soupçons. D’autant plus que mardi dernier à l’aéroport d’Ivato, le Secrétaire d’Etat à la Gendarmerie, le Général Serge Gellé a laissé entendre l’implication d’un élu et des responsables au niveau de l’Administration dans les trafics de pierres précieuses. L’enquête en cours confirmera la véracité de cette information. Histoire à suivre.
Davis R