La réflexivité n’est pas de mise, ainsi ce qui est annoncé en titre ne veut pas dire « Vox populi, vox dei » (la voix du peuple, c’est la voix de Dieu). « Assertion sacrilège ? Profanation de la voix divine ou sacralisation de la voix du peuple? Les systèmes démocratiques sont fondés sur cette formule énigmatique » Sans entrer dans la sphère théologique mais dans celle du politique, nous remarquons que tel ou tel candidat se targue d’avoir des appuis financiers des nébuleuses églises évangéliques. Si traditionnellement le financement des partis ou des candidats à une élection est le fait ou de dons de mécènes plus ou moins intéressés locaux ou étrangers ou de l’utilisation des fonds propres du parti ou du candidat même. La première question est de se demander si nous sommes revenus aux anciens temps où le pouvoir divin prime. Il est vrai que pour Madagascar que lors des élections successives les églises « protestants historiques » et le catholicisme ont joui de rôles importants dans les intentions de vote des électeurs, il n’en est pas moins vrai que les « fiangonana zandriny » ont été minorés dans la stratégie de partage des voix. Mais aujourd’hui, où le contexte penche pour le « hors système établi », l’on ne pas peut dire que les sectes sont sortis des « garages » de location ou de locaux de fortune pour s’établir dans des grands bâtiments qui leur sont propres et que la dîme soit la seule explication de leur expansion mais voir plutôt la dislocation du tissu social et des inégalités flagrantes qui font que les ouailles cherchent ailleurs. Toujours est-il que les mouvements évangélistes et pentecôtistes représentent un quart des deux milliards de chrétiens et sont en Afrique, en Amérique latine et en Asie. Leurs dirigeants amassent des fortunes qui se comptent en des dizaines de millions de dollars. Longtemps méprisés et armés financièrement, ils cherchent à impacter dans la politique et les candidats relayeurs de cette conception spirituelle font légion. Résultat , la notion républicaine du pouvoir peut se trouver en danger , car n’oublions pas que ce régime ne repose pas sur un pouvoir transcendantal divin mais sur un consensus social. Ainsi n’inversons pas et disons même si la vox populi peut paraître des fois stupide : « Vox Populi, vox Dei »
M.Ranarivao