
Il a bâti sa carrière musicale à l’extérieur de Madagascar et à la différence de ses camarades ayant eu à peu près le même parcours que lui, il est inconnu du grand public malgache. Aujourd’hui, il est bien décidé à rattraper le temps perdu et s’en donne les moyens, en décidant de faire un album avec des musiciens locaux et en faisant quelques représentations sur place.
Il a quitté la Grande Ile en 1977 pour s’établir en Chine, étant membre du personnel de l’ambassade de Madagascar. Nogabe Randriaharimalala n’a cependant pas pour autant quitté le monde de la musique auquel il appartenait. L’artiste a continué à cultiver sa passion pour les « roots » et a commencé à fréquenter le milieu artistique asiatique. Pendant les nombreuses années qu’il a passées en Chine, il a réussi à se bâtir une certaine notoriété auprès du public chinois. Cependant, c’est dans la « world music » qu’il a réussi à avoir une certaine visibilité sur le plan international. Ses compositions en anglais ont gardé une certaine couleur malgache et les amateurs de musique fusion ont bien aimé cette touche originale. Au début des années 2000, il s’est installé à Londres où il s’est parfaitement acclimaté. Le monde musical l’a bien accueilli et depuis, il mène une belle carrière, multipliant les participations aux nombreux festivals de « world music ». Il forme avec le percussionniste iranien Medhi Ganjvar et le violoniste ghanéen Afla Sackey un trio détonnant.
Une musique avec des notes bien malgaches. Nogabe n’a jamais oublié ses racines malgaches. Bien qu’on le catalogue comme étant artiste de world music, il tient à affirmer sa spécificité : les mélomanes arrivent à percevoir des notes bien malgaches dans ses compositions. Il ne revient, certes que très rarement, mais il est maintenant décidé à se faire connaître du public. De passage au pays, il compte bien rattraper le temps perdu. Depuis son arrivée au début du mois de mai, il multiplie les contacts avec les musiciens de la place. Il a noué des relations amicales et professionnelles avec les membres de Zanaray percussions. C’est avec ces derniers qu’il va enregistrer un album. Il est en train d’essayer de bien cerner le marché de la musique malgache. Il va faire deux représentations avant son départ pour Londres au mois de septembre. On pourra le voir en cabaret au Café de la Gare vendredi prochain. Il se produira début septembre au CGM avant de rejoindre Londres.
Patrice RABE