
Un thème inhabituel pour la conférence organisée par l’Association Youth’Nity à l’Is’Art Galerie Ampasanimalo le 03 juillet 2019 : « Brûler Babylone et la Corruption ». Dans le cadre de l’International Reggae Day, les acteurs du mouvement « rastafari » et d’autres personnes moins « rasta » se sont donné rendez-vous dans une ambiance conviviale, afin de discuter de ce qu’est ou de ce qu’est devenu Babylone.
Qui ou qu’est-ce que Babylone ? Si autrefois, Babylone était une ville de Mésopotamie et bien d’autres encore, le mouvement « rastafari » a associé ce terme au monde occidental pour symboliser la corruption et la décadence à ses débuts. Mais dans le contexte actuel, « Babylone n’est pas une entité extérieure », selon Andry Ravololonjatovo, un des trois intervenants lors de cette conférence. Cet enseignant en robotique et programmation informatique associe plus ce terme à l’ignorance et tous les mauvais comportements que chacun de nous peut avoir. « Quand je dis brûler Babylone, cela ne signifie pas qu’il faut se rebeller contre la police ou d’autres entités, c’est surtout un travail intérieur que chaque personne devrait adopter pour améliorer la vie en société », a-t-il ajouté. De son côté, Mashmanjaka, éducateur social, a parlé de la manie de certaines personnes de toujours vouloir rejeter la faute sur les autres. Pour lui, « chaque citoyen doit être acteur et responsable pour ne plus subir. Si des avis divergents continuent d’entrainer des conflits au lieu d’apporter une issue adaptée aux différentes parties, on connaîtra les mêmes problèmes pendant longtemps », a-t-il affirmé à l’assistance. En gros, les intervenants lors de cette conférence se sont accordés sur un point : Babylone est le mauvais côté de l’être humain, et il n’y a que le bien pour l’anéantir totalement.
Planter des arbres. Boule, l’animateur culturel qui a complété le groupe de trois, en a profité pour donner un bon exemple et sensibiliser les personnes présentes sur l’importance de la reforestation de la planète. « J’ai planté une quarantaine d’arbres ces derniers temps », a-t-il confié. Une action parmi tant d’autres qui va dans le sens de « Brûler Babylone ». Ensuite, comme on pouvait l’attendre d’un événement autour du reggae, la question de la légalisation de la marijuana est sortie du public. Pour Andry Ravololonjatovo, « c’est anodin, on ne devrait même pas en parler ; l’essentiel reste vos bonnes actions et vos conduites ! ».
Distinguer le bien et le mal. Comment trouver la lumière lorsque le monde est dans l’obscurité ? « L’hygiène, la salubrité, le savoir-vivre et tout le reste sont basiques, chaque homme devrait le ressentir », nous a expliqué Andry Ravololonjatovo. Pour lui, tout est dans l’éducation, et les éducateurs doivent être patients, car il y aura toujours de la réticence de la part de la société au départ. Mais au final, la lumière sera tellement grande que personne ne pourra nier le bien.
Anja RANDRIAMAHEFA