
Les natifs de l’Androy accusent un proche-famille du président Hery Rajaonarimampianina d’être l’auteur du meurtre de leur fils.
« S’ils cherchent la guerre, ils l’auront. Nous n’avons pas peur. Nous ne reculerons point devant leurs armes ». Ce sont les propres termes de l’ancien membre du Conseil Supérieur de la Transition, Tsimiondra Thomas et non moins porte-parole de l’association des « Zanak’Androy », face à la disparition du corps d’un jeune natif du Sud qui a succombé à la suite d’une fusillade survenue vers la fin du mois de février dans un gisement de pierres précieuses dans la Commune de Marotsipohy, dans le District d’Anjozorobe. Des propos qui se présentent comme une véritable déclaration de guerre contre le régime. Alors que la première affaire concernant les exécutions sommaires ayant fait huit victimes parmi les Antandroy, commises par les forces de l’ordre dans le cadre de l’Opération Fahalemana 2015 n’a pas encore été réglée, voilà qu’un nouveau dossier brûlant explose. Les « Zanak’Androy » accusent un proche-famille du président Hery Rajaonarimampianina d’être l’auteur de ce meurtre. Ce dernier aurait donné l’ordre à son garde du corps de tirer sur les occupants d’une carrière. Par ailleurs, le frère de la victime, qui n’est autre que le locataire du gisement serait actuellement menacé d’arrestation.
Acharnement. Tsimiondra Thomas considère cette situation comme un acharnement contre les natifs de l’Androy. « Un nettoyage ethnique », selon ses dires. Suite à cette affaire, les « Zanak’Androy » lancent un ultimatum d’une semaine au régime pour ordonner la restitution du corps de la victime de la fusillade à sa famille. « Une décision sera prise à l’issue de ce délai », avertit le porte-parole de l’association. Au cours de cette conférence de presse à Antohomadinika, un homme ayant été présent sur le site lors de la fusillade a confirmé que le jeune Mandinisoa, âgé de 29 ans a bien succombé à ses blessures. « La dernière fois que je l’ai vu, il était grièvement blessé et couvert de sang », a-t-il soutenu. Il n’aurait donc aucune chance de s’en sortir. Pourtant, de leur côté, les éléments de la Gendarmerie qui sécurisent désormais le site, confirment qu’aucun corps n’a été trouvé jusqu’ici. Histoire à suivre.
Davis R