
Les pro-Ravalomanana menacent pour la énième fois de divorcer avec le régime de Rajaonarimampianina.
Rentré au pays hier après avoir assisté aux réunions que l’ancien président Marc Ravalomanana a eues avec la délégation de la SADC à Pretoria, Guy Rivo Randrianarisoa n’a pas mâché ses mots pour défier le régime de Rajaonarimampianina. C’était hier au Magro Behoririka. Le porte-parole de la mouvance Ravalomanana de marteler : « Nous n’avons pas peur de démissionner de nos postes. Il suffit que « Dada » donne ses consignes. » Avant d’enfoncer le clou : « Nous sommes prêts à descendre dans la rue si besoin est. Si le pouvoir continue de bloquer le passeport du président Marc Ravalomanana, nous serions obligés de nous rendre tous au ministère des Affaires Etrangères pour le récupérer. » A l’endroit de la ministre de la Justice Noeline Ramanantenasoa qui a dénoncé le fait que Marc Ravalomanana ne mérite plus confiance, le Questeur III de l’Assemblée nationale de prévenir : « Elle (ministre de la Justice) a parlé pour ne rien dire. Qu’est-ce qu’elle a fait pour les détenus politiques ? Nous les respectons. C’est pourquoi nous restons jusqu’à présent au sein du régime. Mais, s’ils veulent des troubles, vous savez la suite. » Si Guy Rivo Randrianarisoa ne fait pas du cinéma, les propos qu’il a tenus hier au Magro ne permettent plus aux partisans de Marc Ravalomanana de gouverner avec le régime du HVM.
Vision 2018. En tout cas, le passeport diplomatique de l’ancien président continue de constituer un point de discorde entre le régime de Hery Rajaonarimampianina et les « Zanak’i Dada ». Le pouvoir a déjà donné sa version par le biais de sa ministre de la Justice. Le HVM adopte la même position que le régime qu’il soutient. Chose curieuse, considéré jusqu’ici comme un adversaire politique du régime en place et du HVM, le Mapar rejoint ces derniers pour s’opposer au retour au pays de Marc Ravalomanana. Pour eux, l’exilé d’Afrique du Sud est un ennemi commun. L’enjeu est que le retour au pays de Marc Ravalomanana risquerait de compromettre la Vision 2018 d’Andry Rajoelina. Or, entre l’ancien président de la Transition et Marc Ravalomanana, il y a le président Hery Rajaonarimampianina et son HVM qui feront tout pour pouvoir rester au pouvoir le plus longtemps possible. Bref pour le HVM, le Mapar est un allié assuré pour s’opposer au retour de l’ancien président. Mais de l’autre côté, la plate-forme d’Andry Rajoelina s’avère être un adversaire redoutable pour le régime de Rajaonarimampianina.
Recueillis par R. Eugène