C’était l’une des plus grandes figures de la chanson malgache et sa disparition laisse un grand vide. Ses amis artistes, mais aussi la population de Toamasina l’ont accompagné vers sa dernière demeure.
Le cortège funèbre de Randriantsalama Elysé André plus connu sous le nom d’artiste de Zézé Mahanoro a traversé des boulevards noirs de monde. Toute la population de Toamasina a rendu un dernier hommage au roi du bassessa. La messe de requiem fut même une occasion de reprendre la version Zézé Mahanoro de la prière « notre père ». Les amis artistes ont aussi interprété une de ses compositions intitulée « Raline magnigna ano aro zaho o ! ». Mais à cette occasion, ils ont lancé cet appel pathétique : « Zézé, nous pensons toujours à toi » (en traduction libre). En tout cas, toutes ses compositions sont restées sur les lèvres des petits et des grands. Rappelons que Zézé Mahanoro a fait ses débuts artistiques dans les années soixante dix. Après la chanson toujours et encore reprise au lendemain des examens officiels, « Nahoana no mitomany », Zézé a adapté le rythme bassessa du littoral Est de la grande île, pour le jouer avec les instruments électriques. C’est ainsi qu’il fut intronisé « roi du basessa » après avoir enregistré une dizaine de ses chansons qui sortirent en disques vinyles. Souvenons-nous particulièrement de « Poraka », « Betsizaraina », « Avelenao randrako », « Modia modia aro rakirizy » et « Mananjary ». Se consacrant totalement à la musique après avoir demandé sa retraite anticipée dans le secteur professionnel où il travaillait, Zézé Mahanoro a sorti trois CD. L’on retient entre autres Beby, Lalagna mianatsimo et Vao vita mariage… Quelques mois auparavant, Zézé Mahanoro a sorti son dernier album en auto promotion. Des compositions où il a mis tout le paquet avec des rythmes latino et des chansons en créole. Des particularités artistiques qu’il tient de ses ancêtres chinois, créoles, betsimisaraka. Randriantsalama Elysé a été élevé au rang d’officier de l’ordre national. Le ministère de l’Art de la Culture et du Patrimoine l’a élevé à la dignité de commandeur de l’ordre des arts, des lettres et de la culture. Seulement, Zézé Mahanoro n’est pas encore inscrit parmi les bénéficiaires de la pension de retraite au niveau de l’OMDA. Paix à son âme, et que personne d’autre ne profite de ses œuvres.
Jean Claude STEVE
