Nos athlètes et membres de délégation risquent-ils de ramener le virus Zika au pays, à leur retour ? Le risque est faible, assure la directrice de l’OMS, Margaret Chan.
L’infection au virus zika est devenue la crainte qui a fait renoncer certains athlètes à participer aux Jeux Olympiques de Rio. Pas de quoi s’en faire, cependant, pour la vingtaine de personnes de la délégation officielle malgache parties à Rio, si l’on se réfère aux déclarations de la directrice de l’OMS (Organisation mondiale de la santé), Margaret Chan qui a affirmé que le risque d’infection est faible. Pas de crainte à avoir, donc, sur d’éventuelles infections au virus Zika, une fois que nos athlètes regagnent le pays après les jeux. De même, il n’y a pas de raison de s’alarmer outre mesure pour les touristes qui seront au Brésil pour les JO.
Etude scientifique. La crainte, somme toute légitime, des uns et des autres, est surtout motivée par le fait que le Brésil a été le pays le plus fortement touché par l’épidémie de virus Zika. Toutefois, d’après une étude publiée dans la revue médicale américaine « Annals of Internal Medicine », le risque de contamination est négligeable. Affirmation confirmée par Margaret Chan qui estime que ce risque est « gérable ». Au pire, entre 3 et 37 personnes sur les centaines de milliers attendues au Brésil, pourraient éventuellement être touchées par le virus et le ramener dans leur pays, souligne la revue scientifique. Pour éviter d’être infecté, il suffit de respecter les mesures de protection préconisée, à savoir l’utilisation de répulsifs anti-moustiques et le port de vêtements protégeant des piqûres de moustique, mais également l’utilisation de préservatifs lors des relations sexuelles.
Peu propice. L’étude publiée dans « Annals of Internal Medicine » s’appuie sur un modèle mathématique prenant en compte plusieurs paramètres dont notamment les récents cas de transmission à Rio, les conditions météorologiques saisonnières et les flux de voyageurs. C’est actuellement l’hiver dans l’hémisphère sud et donc, les conditions sont nettement moins propices aux moustiques, principaux vecteurs du virus. Par ailleurs, plus de la moitié des visiteurs viendront de pays à revenus élevés où le risque de propagation est très faible, ont noté les scientifiques. Environ 30% arriveront d’Amérique Latine où le virus est déjà bien établi. Par conséquent, le retour de quelques personnes infectées ne fera pas de différence, ont-ils estimé. Il n’en sera pas de même pour les visiteurs venant d’autres pays, à faibles revenus, certes, mais jusqu’ici moins concernés par le virus Zika. Il importe, néanmoins, en dépit du faible risque d’infection, de rester vigilant afin de mieux gérer d’éventuelles infections, une fois de retour des JO.
Rappelons que l’infection au virus Zika se fait principalement par les piqûres de moustique, mais également dans certains cas, par les voies sexuelles. Le virus Zika a été associé à des cas de microcéphalie (malformation affectant le développement cérébral des nouveau-nés) et au syndrome de Guillain-Barré, une maladie du système nerveux pouvant conduire à des paralysies. Il n’existe, pour l’instant, aucun vaccin ni traitement antiviral. Le traitement repose exclusivement sur une thérapeutique symptomatique, établie en fonction des signes manifestés par le sujet malade. Majoritairement asymptomatique, les infections au virus Zika passent généralement inaperçues. Pour moins d’une personne sur cinq, des symptômes ressemblant à ceux d’autres arboviroses « éruption cutanée, fièvre s’accompagnant de puissants maux de tête, conjonctivite, douleurs articulaires et/ou musculaires et d’autres symptômes ponctuels variés tels vomissement, diarrhée, constipation, étourdissement, etc.) peuvent survenir.
Hanitra R.
