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vendredi, juin 6, 2025
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Zone Economique Spéciale : Un risque de vente indirecte de la patrie selon Emergence

Holijaona Raboanarijaona, a travaillé sur les ZES depuis des dizaines d’années.

La plateforme Emergence de Madagascar milite pour l’idéologie « social – libéralisme » pour booster l’économie à travers le précepte 3G.

Normalement, le projet de loi sur les Zones Economiques spéciales passera sur la table de l’Assemblée Nationale, cette semaine, pour une éventuelle adoption.

Précautions. Une occasion pour le Président d’Emergence de Madagascar, Holijaona Raboanarijaona, de relancer les débats sur le concept de la ZES qu’il connaît très bien. Faut-il en effet rappeler qu’il est l’un des précurseurs du concept de la ZES à Madagascar depuis des dizaines d’années. Pour lui, les avantages économiques de la ZES sont incontestables. « Grâce aux ZES, Madagascar sera un pôle d’attraction, de délocalisation technologique émanant de l’Asie et à destination du marché occidental » indique Holijaona Raboanarijaona. Mais certaines précautions doivent être prises afin que le pays puisse jouir à 100% des avantages des ZES qui sont avant tout des zones de création d’activités socio-économiques que ce soit, dans le domaine de l’industrie que celui des services comme les banques, le tourisme, la santé, la culture…

Extra-territorialité. Mais comme les activités des ZES sont sous régime d’exonération de taxes, y compris le droit de douanes, Holijaona Raboanarijaona invite les députés à réfléchir sur certains points. « Les ressources fiscales classiques ne sont pas prises en considération dans une ZES, par conséquent les ressources financières de l’Etat seront insuffisantes » explique-t-il, en faisant remarquer que  « l’extra-territorialité administrative et juridique d’une ZES peut remettre en cause la souveraineté de l’Etat ». Le Président d’Emergence de Madagascar  craint, même  que l’acquisition de terrain dans le système préconisé par l’actuel projet de loi sur les ZES peut tout simplement basculer vers une vente indirecte de la patrie. « La location  pour une longue durée renouvelable d’une superficie déterminée qui formera à l’avenir une nouvelle grande ville, signifie, suivant le soatoavina malagasy, une vente de la patrie »  avertit Holijaona Raboanarijaona qui estime par ailleurs que si l’on ne fait pas attention, c’est toute la crédibilité des futures ZES de Madagascar qui risque d’être compromise.

Etat apporteur. Du coup, il propose des réflexions préalables sur certains points « Les centres offshores et les banques offshores sont déterminants dans la réussite d’une ZES. En conséquence, l’élaboration des lois régissant ces domaines d’activité devrait faire l’objet d’une étude à part entières sinon les risques de tomber dans l’image des paradis fiscaux  pourrait nuire à la crédibilité des futures ZES de Madagascar » selon toujours le Président d’Emergence Madagascar  qui propose, par ailleurs une implication de l’Etat, en tant qu’acteur apporteur au niveau des ZES.  « Dans les divers projets de développement, l’Etat, en tant que propriétaire de terrains domaniaux peut soumettre comme apport de participation avec les investissements directs étrangers, le foncier. Ce qui évite automatiquement la location de longue durée aux étrangers, car en tant que propriétaire des terrains l’Etat devient partenaire  et en tire les profits ».  Un concept qui pourrait attirer des milliards de dollars d’IDE asiatiques. « Ce concept est reconnu  et accepté par la majorité des investisseurs asiatiques, surtout les Chinois qui priorisent le partenariat et la protection de l’Etat dans des projets économiques ».

Précepte 3G. En somme, contrairement aux occidentaux qui optent plutôt pour la sécurisation foncière, à travers le bail de longue durée, les asiatiques préfèrent un autre forme de partenariat qui permet à  l’Etat de participer dans des projets de développement en tant qu’apporteur de terrains.  L’Etat doit, par ailleurs jouer son rôle de législateur tourné vers la protection des IDE, mais aussi vers l’intérêt national. « Les lois relatives aux grands investissements ainsi que le code des investissements devraient s’orienter vers le précepte 3G, privilégiant les divers projets économiques impliquant l’Etat, les investisseurs directs étrangers, mais aussi, le secteur privé national ». Des sociétés d’économie mixte ou plus communément les « semi-publiques qui feront la force des ZES basée sur l’idéologie « social-libéralisme », pour reprendre les termes mêmes d’Emergence de Madagascar.

R.Edmond.

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