Une réduction de la pression anthropique exercée sur les ressources naturelles est observée dans la zone protégée du Corridor forestier Ambositra-Vondrozo (COFAV).
Cette aire protégée fait partie des zones d’intervention de Conservation international dans le cadre de la mise en œuvre du projet « Paysages Durables dans l’Est de Madagascar », financé par le Fonds vert pour le climat. Elle est gérée par cette organisation internationale œuvrant pour la préservation de la nature au profit des générations actuelles et futures, en étroite collaboration avec les communautés locales de base ou VOI. Des retombées économiques positives de ce projet sont ressenties auprès des ménages bénéficiaires résidant aux alentours du corridor forestier Ambositra–Vondrozo (COFAV). À titre d’illustration, les communautés locales ont réussi à transformer leurs pratiques agricoles en vue d’un développement durable, et ce, grâce à l’appui de Conservation international (CI).
Triplement de la production
« Nous avons vulgarisé les techniques d’agro-foresterie et d’agro-écologie afin d’améliorer la résilience des petits exploitants agricoles vulnérables face au changement climatique. Une zone de pâturage considérée comme étant un terrain infertile a été aménagé en site vitrine qui est géré par des paysans formateurs afin d’inciter leurs pairs à adopter ces pratiques agricoles durables », a expliqué Lalanirina Céleste Razafimanantsoa, technicien agricole du projet SLEM-CI. En outre, Conservation international a doté les associations des personnes affectées par le projet, les VOI et les associations féminines regroupées au sein de la coopérative VTMM, des intrants et des équipements agricoles pour intensifier leurs cultures, et ce, suite à leur demande. Ce n’est pas tout ! CI a formé des paysans producteurs de semences dans la commune de Miarinarivo, district d’Ambalavao, dans la région Haute Matsiatra. « Nous avons bénéficié d’un encadrement technique en la matière. Nous produisons notamment des semences de haricot, de soja, de riz pluvial et bien d’autres légumes. Plus de 100kg de semences ont déjà été vendus aux membres de la coopérative. Il y a une nette différence entre les variétés de semences conventionnelles issues de la production agricole de l’année précédente et ces semences sélectionnées. En effet, nous avons enregistré un triplement de la production pour ne citer que le lingot blanc qui est d’ailleurs très prisé par la population locale. Nous n’avons plus besoin de nous déplacer à Ambalavao pour pouvoir s’approvisionner en semences de qualité », a témoigné Grégoire Ralaivaoseheno, le paysan producteur de semences formé par CI.
Il est à noter que d’autres paysans même non membres de la coopérative VTMM ont également transformé leurs pratiques agricoles en agriculture durable tout en abandonnant les cultures sur brûlis. François Raleva, membre du VOI AMI, se chargeant des patrouilles communautaires affirme que les pressions sur la zone forestière sous sa gérance ont diminué grâce aux retombées positives de ce projet « Paysages Durables dans l’Est de Madagascar ». Les ménages bénéficiaires témoignent qu’il y a une nette amélioration de leurs conditions de vie. Ils ont pu, entre autres, scolariser leurs enfants et développer d’autres activités génératrices de revenu telles que l’élevage porcin et l’aviculture.
Navalona R