Une enquête approfondie est lancée pour démanteler le réseau impliqué dans la tentative d’exportation illicite de 24,764 kilos d’or, du 30 septembre dernier. De ce fait, les métaux précieux d’une valeur de près de 3 milliards d’Ariary sont toujours gardés à la Banque Centrale de Madagascar, et le trafiquant est à l’heure actuelle, sous mandat de dépôt à Antanimora, d’après les informations fournies par le ministre des Finances et du Budget, Gervais Rakotoarimanana. « J’ai personnellement essayé de questionner le trafiquant intercepté à Ivato. Celui-ci a refusé de donner des informations sur le véritable propriétaire, les complices, ainsi que la périodicité de leur activité illégale. Du coup, nous avons catégoriquement refusé la possibilité d’une transaction, afin que la Douane puisse procéder à une enquête pour en savoir plus sur le sujet », nous a fait savoir le ministre. En effet, pour les cas de trafics de ce genre, la loi en vigueur prévoit une possibilité de transaction, entre l’Etat et le trafiquant. Ce procédé consiste, pour le trafiquant à payer les impôts et taxes normalement dûs pour l’exportation en question, majorés d’une pénalisation fixée par l’Administration fiscale et douanière.
Mesure exemplaire. Pour le ministre Gervais Rakotoarimanana, la décision est ferme. « Peu importe le propriétaire de cet or, et les personnes impliquées dans le trafic. L’or restera à la Banque Centrale et le traitement de cette affaire se fait par voie judiciaire. Outre le trafic illicite, il y a également une forte probabilité d’existence de blanchîment d’argent et de corruption. De ce fait, la douane est en train de faire son enquête, pour appuyer les éléments à envoyer à la chaîne pénale. C’est d’ailleurs pour cette enquête approfondie que la transaction a été refusée », a-t-i indiqué. A noter que les 18 lingots d’or saisis à Ivato le 30 septembre dernier ne sont pas passés par l’aérogare, mais ont pourtant été interceptés par la douane, sur le tarmac de l’aéroport. D’après les enquêteurs, les enregistrements des caméras de surveillance permettront d’identifier les complices du trafic illicite, en action sur le site. Certes, il s’agit d’un grand réseau de trafiquants, mais la Douane et le Ministère de tutelle martèlent que cette fois, ils ne lâcheront pas prise.
Antsa R.
