
Juin est le mois de la langue malagasy. Alors, c’est une occasion pour le poète-écrivain Momo Jaomanonga d’offrir un cours de Kabary au jeune d’Antsiranana les 13, 20 et 27 juin prochains.
« Je veux partager le peu que j’ai », a-t-il dit avec humilité. Ce mois est important pour cet orateur membre de Havatsa-Upem depuis 2019. « Juin est la période charnière de l’histoire de Madagascar. Les trente jours de ce mois sont très significatifs pour nous. Non seulement c’est le mois où les malagasy célèbre leur indépendance, mais également un mois où le varatraza, l’Alizée, qualifié par les Antakarana comme le vent de l’espoir, souffle dans la partie Nord». Très attaché à la culture de la partie septentrionale de l’Ile, Momo Jaomanonga ne fait pas les choses par hasard, il se réfère toujours à la tradition ancestrale.
Depuis quelques décennies, l’Afrique en général, et Madagascar en particulier, assiste à l’avancée de la technologie, ce qui permet à la population locale d’avoir une relation avec l’extérieur. Face à cette situation, le jeune poète ne cache pas son inquiétude. Les jeunes d’Antsiranana ont tendance à oublier la culture du pays au profit de celle de l’extérieur. « Ils s’occidentalisent de plus en plus ». Donc, Momo Jaomanonga a une mission, rappeler à ces jeunes les us-et-coutumes malagasy. Le poète a remarqué que nombreux de ces jeunes deviennent des cadres ou responsables d’entreprises. Pourtant, ils n’osent pas parler lors des conférences ou dans des cérémonies. « Il est vrai que nous sommes dans l’ère de la mondialisation où la connaissance de la langue étrangère, notamment l’anglais, est un atout », mais Momo Jaomanonga a fait savoir qu’un peuple sans culture est un peuple déraciné. « On entend très souvent opposer développement et tradition, comme si le développement se faisait à partir de rien, comme si la tradition n’avait pas été peut-être aussi, à ses origines, un développement », a-t-il expliqué. Fidèle à son engagement, la pandémie Covid-19 n’a pas empêché l’auteur de Taratasin’ny zaman’i Jao d’accomplir sa mission. Cependant, les mesures et les consignes de sécurité comme le port du masque, distance d’un mètre, lavage des mains seront strictement respectés.
Iss Heridiny