La ministre de l’Economie et des Finances Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison apporte plus de détails sur les procédures en matière de relations avec la Banque mondiale
La ministre de l’Economie et des Finances Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison l’a confirmé, hier. « La Direction Générale de la Jirama nous a adressé une lettre d’engagement à rembourser cette somme et nous l’avons déjà envoyée à la Banque mondiale », a expliqué la ministre en précisant que dans ce genre de procédures, le rôle de son département est de relayer les communications entre le bailleur et le bénéficiaire du projet.
Procédure normale
En l’occurrence, la Jirama est l’unité de gestion de ce projet conclu en 2016 et de 105 millions USD de la part de l’Association Internationale du Développement du groupe de la Banque mondiale. Les financements ont été débloqués en 2 tranches en 2016 et 2018. « Comme tout projet, le PAGOSE peut faire l’objet d’un audit qui est d’ailleurs une procédure normale dans tout accord de financement », selon toujours les explications de la ministre Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison. Justement, le PAGOSE a déjà fait l’objet de deux audits. Le premier n’a pas été accepté par la Banque mondiale et la Jirama a dû initier un second audit en 2021, lequel a relevé les dépenses inéligibles dont la Banque mondiale réclame le remboursement actuellement. Au début, l’audit faisait état de 25 millions USD de dépenses inéligibles, mais après discussion, la Jirama a pu justifier un peu plus de 23 millions USD de dépenses.
Investigations
Ce qui donne les fameux 1,7 millions USD. Mais sur ce montant, 634 719 USD de dépenses sont considérées comme réellement inéligibles et doivent donc être remboursées à l’IDA, avant le 3 décembre. Selon la ministre, il peut s’agir notamment de dépenses injustifiées et non conformes aux termes de la convention de financement, réalisées en 2018, comme l’achat de billets d’avion pour des responsables du projet. Il y a par ailleurs eu du matériel qui a tout simplement disparu comme des compteurs électriques et des disjoncteurs. Ou encore du matériel qui a été utilisé en dehors du projet « Il est normal que la Banque mondiale demande le remboursement de ces dépenses inéligibles », a expliqué la ministre de l’Economie et des Finances, en notant au passage que la Jirama et l’Exécutif peuvent aussi procéder à des investigations pour déterminer la provenance des dépenses injustifiées. Et par la suite de prendre les mesures qui s’imposent pour d’éventuelles sanctions. Quant aux 1,1 millions USD restants, les négociations sont actuellement en cours entre la Banque mondiale et la partie malgache. « La Jirama doit apporter des documents de substitution pour convaincre la Banque Mondiale sur l’éligibilité de ces dépenses ». La Jirama a jusqu’au 16 décembre pour apporter ces explications et le reste dépendra de la position qu’adoptera la Banque mondiale, à l’issue des négociations.
R.Edmond.