Les membres du Syndicat des Magistrats de Madagascar ont tenu leur Assemblée générale extraordinaire hier.
« Nous, Syndicat des Magistrats de Madagascar réitérons que nous ne nous acharnons pas contre une personne ou un groupe de personnes en particulier, mais nous nous acharnons à revendiquer la restitution de l’Etat de droit à Madagascar jusqu’à ce que chacun prenne ses responsabilités ». C’est ce qu’a déclaré hier le Syndicat des Magistrats. Dans un communiqué publié à l’issue de leur Assemblée générale extraordinaire qui s’est tenue hier à Anosy, les membres du Syndicat ont haussé le ton pour condamner les pressions et les menaces perpétrées à leur encontre, non seulement à propos de l’affaire Claudine Razaimamonjy mais aussi dans plusieurs dossiers traités dans d’autres juridictions. L’affaire impliquant la Conseillère spéciale du président de la République constitue en quelque sorte un exemple parmi tant d’autres. En tout cas, bien malgré les intimidations, le SMM refuse de faire machine arrière. Au contraire, la radicalisation du mouvement est fortement envisagée. « Tous les magistrats membres du SMM tiennent à réitérer que le syndicat est apolitique et que toutes les actions entreprises s’inscrivent uniquement dans l’objectif d’asseoir l’indépendance de la Justice, le respect de l’Etat de droit et les conditions de travail des Magistrats dans l’exercice de leurs noble fonctions », martèle-t-on.
Attaque personnelle. Pour dire non à l’immixtion des autorités politiques dans le travail de la Justice, une grande manifestation est prévue incessamment. C’est ce qu’a laissé entendre une source proche du SMM. « Face aux atteintes répétitives à l’indépendance de la Justice : une organisation sera faite au niveau de toutes les juridictions pour dénoncer publiquement toute immixtion dans les procédures judiciaires et revendiquer le respect de l’indépendance de la Justice », a-t-on laissé entendre. Pour l’heure, aucune information sur les tenants et aboutissants de cette « organisation » n’a été dévoilée. Dans son communiqué, le SMM dénonce également toute attaque ou tentative d’attaque personnelle perpétrée à l’encontre des membres du bureau du Syndicat. Par rapport aux dénigrements lancés contre les magistrats et la Magistrature, le SMM précise qu’il existe des instances en charge des enquêtes et poursuites des magistrats soupçonnés d’avoir failli à leurs devoirs et obligations légaux, notamment au niveau de la Direction de la Promotion de l’Intégrité auprès du Ministère de la Justice et le Conseil Supérieur de la Magistrature. Le Syndicat confirme donc qu’aucune tolérance ne sera accordée à ce genre d’agissements.
Davis R