D’après les explications, la deuxième convocation a dû être déposée au bureau du « Fokontany », car l’intéressée a ordonné à ses proches de ne pas recevoir les agents du Bianco.
« Je préfère ne pas répondre à ces propos infondés et sans importace ». C’est ce qu’a déclaré hier le Directeur général du Bureau Indépendant Anti-Corruption (Bianco), Jean Louis Andriamifidy. Une réponse aux attaques lancées par le Sénateur Riana Andriamandavy VII qui a réclamé le départ du numéro Un du Bianco lors du face-à-face entre le Gouvernement et le Sénat. A deux jours de la célébration de la Journée internationale de la lutte contre la corruption, le locataire de la Villa La Piscine s’est prononcé sur différents dossiers brûlants du moment, entre autres, l’affaire des bois de rose saisis à Singapour et l’affaire Ambohimahamasina. Pour ce qui est du détournement de la subvention exceptionnelle de 390 millions d’Ariary au niveau de la Commune rurale d’Ambohimahamasina, Jean Louis Andriamifidy a fait savoir que le Bianco a déjà été dessaisi de cette affaire. Accusée de favoritisme, de détournement de deniers publics, de faux en écriture publique, d’abus de fonction et de blanchiment de capitaux, Claudine Razaimamonjy n’est donc plus inquiétée. Le dossier ayant déjà été déféré au parquet de la Chaîne pénale anti-corruption, les officiers de Police judiciaire du Bianco n’ont plus le droit de l’auditionner ni de l’arrêter. A moins que la Justice ne décide d’octroyer une délégation judiciaire à l’équipe d’Ambohibao. Les textes prévoient en effet qu’une fois que le dossier soit remis à la Justice, les enquêteurs sont dessaisis d’office.
Délégation judiciaire. Hier, le numéro Un du Bureau Indépendant Anti-Corruption a confirmé que cette milliardaire proche du couple présidentiel a bien été convoquée à Ambohibao. Deux convocations ont été envoyées, mais jusqu’ici, elle n’a donné suite à aucune d’entre elles. A entendre les explications de Jean Louis Andriamifidy, la deuxième convocation a dû être déposée au bureau du « Fokontany », car la personne concernée a ordonné à ses proches et à son personnel d’interdire l’entrée aux agents du Bianco. Actuellement, le Bianco attend une délégation judiciaire pour pouvoir poursuivre son enquête. Pour ce qui est du Maire de la Commune rurale d’Ambohimahamasina, le DG du Bianco a confirmé que cet élu a également ignoré deux convocations. Le jour où les enquêteurs se sont rendus à Ambohimahamasina, il aurait pris la fuite. Hier, Jean Louis Andriamifidy a annoncé qu’il n’a affronté aucune intervention dans le cadre de cette affaire. Il subit toutefois d’énormes pressions dans le cadre des affaires sensibles.
« Blocage ». Le numéro Un du Bianco a également touché mot de l’affaire des bois de rose saisis à Singapour. D’après les explications, l’enquête se poursuit actuellement du côté d’Ambohibao. Cette enquête a permis de découvrir un véritable réseau de contrebande. Tous les dossiers ont été falsifiés. Par ailleurs, les bois de rose n’ont été achéminés par aucun port. L’auteur principal de ce trafic illicite aurait en effet utilisé un prête-nom. Déjà identifié, cet individu serait désormais activement recherché. Jean Louis Andriamifidy a également évoqué l’existence d’autres individus soupçonnés d’être impliqués dans cette affaire, mais qui n’ont pas pu être entendus, du moins pour le moment car selon ses dires, « il y a un blocage ». Il s’est toutefois défendu de se prononcer sur les teneurs de ce « blocage ». Actuellement, Ambohibao cherche un moyen pour contourner cet obstacle. A noter que le procès de cette affaire aura lieu demain 9 décembre à Singapour. Un avocat recruté par l’Etat malgache sera présent à ce procès. Histoire à suivre donc.
Davis R