Hier, le ministre de la Communication a publié un communiqué intitulé « Précisions sur le cours du Conseil de gouvernement ».
Panique en haut lieu. En effet, le cas de la présidente du Syndicat des Magistrats de Madagascar, Fanirisoa Ernaivo est devenue une affaire à part dans l’affaire Claudine Razaimamonjy. Apparemment, les membres du gouvernement ne partagent pas les mêmes avis en ce qui concerne l’initiative à prendre. Si certains optent pour la manière forte et les intimidations, d’autres choisissent de prioriser le « Fihavanana ». Hier, un désaccord flagrant entre le Premier ministre Olivier Mahafaly Solonandrasana et son nouveau ministre de la Communication et des Relations avec les Institutions, Harry Laurent Rahajason s’est révélé au grand jour. Ce dernier a été contraint d’apporter une précision par rapport au communiqué du Conseil du gouvernement du 16 mai dernier, dans lequel le MCRC, en tant que Porte-parole du gouvernement, a rapporté que « Le Premier ministre, Chef du gouvernement a donné un ordre formel et catégorique aux membres du gouvernement concernés pour prendre des mesures fermes contre tout acteur de déstabilisation, quel qu’en soit son statut. Et ce, jusqu’à ouvrir des poursuites judiciaires même contre certains magistrats ayant abusé de leurs prérogatives légales ».
« Démenti ». Hier, « Rolly Mercia » de son nom de plume, a dû publier un communiqué « officiel » qui, aux yeux des observateurs pourrait être considéré comme « un démenti ». Un démenti comportant toutefois une note de la rédaction (ndlr) puisque dans son communiqué intitulé « Précisions sur le cours du Conseil de gouvernement », le ministre Harry Laurent Rahajason soutient que le cas de la présidente du Syndicat des Magistrats de Madagascar a bel et bien été évoqué au cours du dernier Conseil du gouvernement. « Ce fut au cours des débats dudit Conseil, relatifs aux agissements de la présidente du SMM, qu’il a été évoqué l’éventualité et/ou la possibilité de prendre des mesures, disciplinaires et/ou judiciaires, contre sa personne, face aux menées qu’elle a dernièrement entreprises à l’HJRA sur l’affaire Claudine Razaimamonjy ». Si le communiqué du 16 mai évoque « des poursuites judiciaires contre certains magistrats », hier, le ministre de la Communication est allé droit au but en citant nommément le numéro Un du SMM Fanirisoa Ernaivo. Cette dernière est accusée d’ « avoir installé le trouble dans l’esprit du grand public ». Par ailleurs, son agissement à l’hôpital HJRA aurait « généré une tension sociale palpable ».
Apaisement. A en croire le communiqué du ministre de la Communication et des Relations avec les Institutions, au cours des débats durant le Conseil du gouvernement, le Premier ministre aurait « entériné d’une manière claire et catégorique » l’éventualité de poursuites judiciaires contre la présidente du Syndicat des Magistrats de Madagascar. Une affirmation niée catégoriquement par le locataire de Mahazoarivo. En effet, en marge de la célébration de la Journée de l’Afrique qui s’est déroulée hier à l’hôtel Ibis Ankorondrano, Olivier Mahafaly Solonandrasana, tout en mettant en avant l’apaisement, le « Fihavanana » et la solidarité gouvernementale, a expliqué qu’au cours de ce Conseil du gouvernement, il n’a évoqué ni du cas d’un magistrat en particulier, ni de la Justice en général. « Ce que j’ai dit n’a aucun lien avec l’affaire Claudine Razaimamonjy », a-t-il soutenu. Et de lancer au passage un appel à l’endroit de tout un chacun afin de laisser la Justice faire son travail en toute indépendance. Le Premier ministre a aussi tenu à réitérer qu’il est contre toute forme de provocations.
« Anachronisme ». Même si Olivier Mahafaly Solonandrasana a expliqué aux membres de la presse que son intervention ne constitue pas un démenti de ce qui a été rapporté par le communiqué du Conseil, nul n’ignore qu’il est en train de contredire son ministre de la Communication. Le locataire de Mahazoarivo est même allé plus loin dans ses explications en évoquant un « anachronisme ». Certains membres du gouvernement n’auraient donc pas compris la déclaration qu’il a faite durant le Conseil, ou se seraient trompés d’époque et de sujet. Selon ses dires, il a ordonné à ses ministres de prendre des mesures sévères contre tous les hauts responsables étatiques impliqués dans les vols de vanille. « Il n’était pas question de sanctionner des magistrats pour l’affaire Claudine Razaimamonjy », a-t-il soutenu. En tout cas, cette petite « incompréhension » risque de générer une brouille entre le locataire de Mahazoarivo et son nouveau ministre de la Communication. Reste à savoir si cette affaire ne portera pas atteinte à la solidarité gouvernementale. Quoiqu’il en soit, ce désaccord au sein du gouvernement confirme le fait que l’affaire Claudine Razaimamonjy soit clairement une affaire d’Etat.
Davis R