Ambohibao a ouvert une enquête suite notamment à la doléance déposée le 16 janvier par le SMM.
Jusqu’où Houcine Arfa ira-t-il dans ses révélations ? C’est la question que se posent les observateurs par rapport à ce feuilleton qui risque de provoquer un incident diplomatique. Ce fugitif qui se considère comme un ancien proche, voire ami intime de Hery Rajaonarimampianina (ndlr : car selon ses dires, il entre dans le bureau du président de la République sans avoir à demander aucune audience), ne cesse de lancer des accusations de corruption à l’encontre des dirigeants malgaches à travers des déclarations à la presse étrangère. Après avoir accusé la ministre de la Justice et la Procureure de la République d’avoir touché respectivement 70.000 et 30.000 Euros pour faciliter son évasion, il poursuit ses révélations en citant le nom du Commissaire de la Brigade criminelle, Ostrom Whens. Ce dernier aurait joué le rôle d’intermédiaire entre lui et la Procureure. Ici, le conditionnel est de rigueur, puisque pour l’heure, Houcine Arfa n’a avancé aucune preuve de ces graves accusations lancées à l’encontre de hauts responsables étatiques malgaches. Dans sa dernière interview accordée à nos confrères de la RFI, il affirme détenir des informations compromettantes dont un enregistrement contre le régime, et prévoit de transmettre d’ici peu des documents de preuve auprès du Bureau Indépendant Anti-Corruption (Bianco).
Enquête. En tout cas, de nombreux hauts responsables étatiques et des agents de l’Administration malgache sont dans le collimateur de la Justice suite à cette affaire. Joint au téléphone, un responsable au sein du Bianco a fait savoir qu’Ambohibao a ouvert une enquête pour faire la lumière sur ces révélations. Une initiative prise suite notamment à la doléance déposée le 16 janvier dernier par le Syndicat des Magistrats de Madagascar (SMM). La question est donc de savoir si le Bianco va auditionner tous les hauts fonctionnaires cités par ce fugitif qui fait désormais l’objet d’un mandat d’arrêt international. Parmi eux figurent entre autres, la ministre de la Justice, Rasolo Elise Alexandrine, la Procureure de la République, Odette Balisama Razafimelisoa, le Commissaire de la Brigade criminelle, Ostrom Whens et le Directeur général de l’Administration pénitentiaire. Pour le moment, deux agents pénitentiaires, un infirmier et le médecin chef d’Antanimora sont incarcérés pour cette affaire.
Davis R