
Les Etats-Unis condamnent fermement l’usage excessif de la force par certains membres des Forces de l’ordre lors de l’arrestation du leader du mouvement des étudiants à Ankatso.
Les Etats-Unis constituent le premier pays à avoir réagi officiellement par rapport à l’arrestation musclée de Jean-Pierre, un des leaders du mouvement des étudiants arrêté lundi dernier à Ankatso par des éléments de l’Emmoreg. Dans un communiqué publié hier, l’Ambassade des Etats-Unis condamne fermement cet acte dont bon nombre d’observateurs considèrent comme contraire aux droits de l’homme et aux principes de la liberté fondamentale. Tout en réitérant son soutien au droit des étudiants à manifester d’une manière pacifique, et en reconnaissant également la responsabilité du gouvernement de maintenir l’ordre, les Etats-Unis de préciser : « Nous nous sentons concernés par cet incident qui apparaiît comme étant un usage excessif de la force par certains membres des Forces de l’ordre lors de l’arrestation du meneur du mouvement des étudiants Jean-Pierre Randrianamboarina en rapport avec la manifestation estudiantine qui s’est déroulée hier à Ankatso, Antananarivo ». Toutefois, le pays de l’Oncle Sam n’a pas manqué à saluer la retenue que certains éléments des Forces de l’ordre ont fait preuve durant l’arrestation. Dans la foulée, les Etats-Unis exhortent les autorités compétentes malgaches à ouvrir une enquête en profondeur sur cet incident, pour éviter des usages excessifs de la force dans d’autres situations d’arrestation.
Sanctions disciplinaires. La question est de savoir si les Chefs militaires, à l’exemple du Commandant de la CIRGN Antananarivo, le Général Florens Rakotomahanina qui, dans une interview, a pris la défense des éléments de l’Emmoreg ayant commis cet acte de barbarie contre un étudiant sans défense, accepteront de prendre en considération cette proposition des Etats-Unis et ouvriront une enquête pour sanctionner les auteurs de cette « bourde ». Hier, la Vice-présidente de l’Assemblée nationale, Maître Hanitra Razafimanantsoa a laissé entendre que le Secrétaire d’Etat à la Gendarmerie, le Général de Corps d’Armée, Paza Didier Gérard aurait promis que des sanctions disciplinaires seront prises à l’encontre des éléments de l’Emmoreg ayant commis cette bavure. Pour sa part, la députée de Tana I, tout en condamnant cette violence, a lancé un appel à l’endroit de l’étudiant victime, afin de déposer une plainte pour violence et voie de fait. En tout cas, nul n’ignore que ce genre de comportement ne fait que ternir davantage l’image du régime. Faut-il rappeler qu’en 2009, les violences perpétrées par les éléments du CAPSAT et de la Force d’Intervention Spéciale (FIS) ont figuré parmi les motifs qui ont incité les Etats-Unis à ne pas reconnaître le régime de Transition dirigé par Andry Rajoelina.
Davis R