Le flair policier a eu raison sur cette affaire. Si tout le monde a parlé de kidnapping, les enquêteurs de la brigade des mineurs, eux, ont creusé sur une toute autre piste. « Il n’y avait aucune demande de rançon, d’où la thèse de kidnapping a été préalablement écartée. On commençait alors à se tourner sur la famille et sur ce que ses membres savaient. Malheureusement, on était confronté à une rétention d’information. Là, on a compris qu’il y a quelque chose de louche« , a expliqué le commissaire Fidy Andriamiandra, chef de la brigade des mineurs. Il a fallu alors focaliser les efforts sur d’autres sources. Enquêtes de voisinage et recherches de témoignages, que ce soit réelles ou virtuelles, ont beaucoup aidé. Des gens ont fini par briser le silence et donnent des informations. « On nous a indiqué un nom. Après nos recoupements, il s’agit de la compagne du père de Tania. Entre-temps, le frère de la femme en question a filé des renseignements relatifs à la séquestration de la fille« , selon toujours le commissaire. A Antanifotsy, dans ce village à 80 kilomètres au sud de la capitale, les enquêteurs ont retrouvé Tania durant la perquisition de la maison de la femme suspecte. Durant les enquêtes préliminaires, elle a avoué ses actes. Elle pèse à son dos une double charge judiciaire : enlèvement et séquestration d’enfant. Durant sa relation avec le père de Tania, cette dernière a subi des violences corporelles. Elle a même été victime de fausse couche, selon ses dires à la police. Ce qui a provoqué autant de haines de sa part à l’encontre du père de famille. La femme a cherché un moyen pour se venger, et elle l’a fait à travers cette séquestration de Tania. Après son arrestation, la police a aussi ouvert une enquête contre les parents de Tania pour non assistance de personne en danger et pour rétention d’information. A croire la brigade des mœurs, ces derniers auraient su à l’avance l’existence de cette femme comme probable auteure de l’acte, mais ils ne l’ont jamais révélé. Le déferrement de toutes personnes s’était déroulé hier au Parquet à Anosy. La femme auteure de la séquestration a été placée sous mandat de dépôt à la prison d’Antanimora. Les parents de Tania, quant à eux, ont bénéficié d’une liberté provisoire.
D.R