Le cas de Tiphanie a particulièrement ému l’opinion publique. Cette fillette âgée de 7 ans a perdu la vie suite aux agressions sexuelles répétées dont elle était victime depuis l’âge de 5 ans, sans qu’aucun signalement aux autorités n’ait été enregistré.
Hospitalisée et dans le coma pendant près d’une semaine, Tiphanie est décédée dans la nuit du 1er novembre, et enterrée quelques jours plus tard. L’autre cas d’un garçon de 14 ans, également abusé sexuellement et décédé peu de temps après son admission au centre de prise en charge à Antananarivo, a également mis l’opinion face à une tendance recrudescente d’abus sexuels sur les enfants. Des cas particulièrement médiatisés, largement commentés sur les réseaux sociaux et qui sont à l’origine de vagues de condamnations et d’appels à la prise de responsabilités, non seulement de la part des autorités, mais également, de l’entourage ou de la famille des victimes. A commencer par le signalement. C’est justement ce que l’UNICEF encourage, tout en dénonçant toute forme de violence envers les enfants. « Dans le souci de protéger les enfants et de sauver des vies, chaque individu est encouragé à signaler tout cas (ou soupçon) aux autorités administratives ou judiciaires compétentes », souligne l’UNICEF, précisant l’existence des circuits de signalements déjà en place et opérationnels, accessibles à tous, telle la ligne verte 147, ou encore le site www.arozaza.mg, ainsi que la police des Mœurs et des Mineurs. Les services de prise en charge des enfants victimes de violences sexuelles sont également disponibles. En font partie les centres de santé de base (CSB) et les six centres Vonjy ouverts auprès des Centres Hospitaliers Universitaires de Befelatanana à Antananarivo ; à Androva pour Mahajanga ; à Analakininina pour Toamasina ; à Antanambao pour la ville de Toliara ; ainsi que le CHRD d’Andavakotoko à Nosy Be, et le CHRR d’Amboanato pour la ville de Tolagnaro.
« La violence sexuelle notamment envers les enfants est un crime, qui ne peut et ne doit pas être arrangé à l’amiable, et les auteurs doivent en être tenus entièrement responsables », souligne l’UNICEF. Faut-il rappeler que le Code pénal malgache prévoit des sanctions pour les auteurs et la protection pour les victimes. Certains avis, fort compréhensibles, demandent à ce que ces sanctions déjà prévues par la loi actuellement en vigueur soient révisées pour que les auteurs répondent de leurs actes, de la manière la plus sévère possible.
Hanitra R.