
Annoncées pour la semaine passée, les nominations des représentants du pays à l’extérieur pourraient intervenir ce jour en conseil des ministres.
4, Avenue Raphaël, 75016 – Paris. 2374, Massachussets Avenue – Washington DC. 22-A, rue Lamartine – Genève… Depuis que le bail de chacun des locataires a été résilié sous la Transition, il n’y a plus d’ambassadeur à ces adresses. Seul le drapeau « vert, blanc, rouge » hissé au mât accroché sur la façade du bâtiment témoigne de l’existence d’une ambassade malgache. Le plus souvent ramenée au niveau d’un Chargé d’Affaires. Faute de reconnaissance internationale pour le régime de transition qui n’avait pu en nommer d’autres à la place des ambassadeurs limogés. Et à défaut pour l’actuel président d’y procéder 3 ans après son accession au pouvoir.
Etat de délabrement. N’était-ce le portail d’entrée rongé par la rouille sur le bas, la résidence au 1, Boulevard Suchet à Paris n’a rien à envier de l’extérieur aux autres bâtiments voisins sis dans le prestigieux 16e arrondissement. En revanche, à l’intérieur, force est de constater l’état de dégradation, à la limite du délabrement, de ce qui était la résidence de l’ambassadeur malgache dans la capitale française. Une partie des parquets notamment au premier étage, est gondolée. Même topo pour les portes de communication qui sont également déformées à cause de la variation de températures (été – hiver) puisque le chauffage ne marche plus. Le téléphone est aussi coupé. Sans parler des salles d’eau dont la plupart sont hors service. A l’image du monte- charge qui donne sur le deuxième étage, sur une sorte de verrière où quelques pots de fleurs en manque d’entretien prêtent à penser que les lieux ont été aménagés auparavant pour ne pas dire jadis en jardin intérieur.
« L’ami de plus de 30 ans ». A moins de loger dans un hôtel avec ce que cela suppose de dépenses en euros, c’est ce décor qui va accueillir le prochain ambassadeur de la République de Madagascar accrédité en France avec résidence à Paris. Heureusement que le pressenti à ce poste connaît très bien les lieux car il s’agirait, confie-t-on dans les allées du pouvoir, de Solofo Rasoarahona qui n’aurait pas de mal à obtenir l’agrément du Quai d’Orsay en raison de ses liens avec la France. Sur le plan intérieur, c’est « l’ami de plus de 20 ans » de Hery Rajaonarimampianina qui l’avait nommé directeur de cabinet au ministère des Finances et du Budget après la démission de Hugues Rajaonson durant la transition. Il n’en était pas à son premier ministère pour avoir été conseiller de Robiarivony au Plan à Anosy sous la Deuxième République. Période durant laquelle il était aussi correspondant du magazine Afrique Asie de Simon Malley.
Réseau. Un moment en retrait, à cause paraît-il des luttes d’influence et rivalités au palais d’Iavoloha, il devait ensuite réintégrer le cercle restreint des proches du président. Reste à savoir si sa nomination à Paris serait une manière d’écarter de nouveau de la scène nationale Solofo Rasoarahona qui a mis en place un véritable réseau au niveau de l’Administration et dans les rangs des forces armées, à travers les sortants du CEDS dont il est le Délégué général. Reste à savoir également s’il pourra encore l’être en cas de nomination comme ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire en France. Ce qui serait pour lui un autre …Pari.
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