
L’article 30 de la loi n°2016-037 relative à la réconciliation nationale soumet le CFM (Conseil du Fampihavanana Malagasy) à l’obligation de présenter de manière publique son rapport d’activité et ses recommandations à partir des cas qu’il a traités. Ce qui a été fait hier à son siège à Ampefiloha devant une assistance composée entre autres du président du Sénat Rivo Rakotovao, des membres du gouvernement, du secrétaire général de la Présidence de la République Valéry Ramonjavelo et de deux représentants du Corps diplomatique. Le rapport présenté hier par le CFM relate ses réalisations depuis sa mise en place en 2017 jusqu’en 2018. D’après le rapporteur du Conseil du Fampihavanana Malagasy, le montant des demandes de réparation et d’indemnisation formulées par ceux qui se sentaient victimes des injustices durant les événements politiques de 2002 et de 2009 s’élève à un peu plus de 68 milliards d’ariary. Un autre montant d’un peu plus de 56.000 Euros a été révélé hier à Ampefiloha. Celui-ci totalise les sommes exprimées en devise par certaines victimes. « Ce n’est pas le CFM qui a déterminé ces montants, mais les victimes qui ont évalué en argent des préjudices qu’ils auraient subies. », a précisé le président du CFM Maka Alphonse. D’après nos sources, les demandes de réparation en argent déposées auprès du CFM ne sont pas encore traitées faute de budget.
Souverain. Outre cette question de réparation et d’indemnisation, le CFM compte dans quatre actifs amnistiés. En effet, dans sa mission qui consiste à accorder l’amnistie après les crises politiques que Madagascar a connues depuis 2002, le Conseil du Fampihavanana Malagasy a pu jusqu’ici transmettre 37 demandes à la Commission Spéciale Indépendante pour l’Amnistie (CSIA) créée au sein de la Cour Suprême. « Cette commission ne peut que donner un fait juridique qui ne lie pas le CFM dans ses décisions. Le CFM est souverain dans l’octroi de l’amnistie. », a souligné hier Maka Alphonse. Jusqu’ici, quatre demandes d’amnistie ont été accordées par le CFM, dont celles de l’ancien Premier ministre Tantely Andrianarivo, l’ancien ministre de la Communication Betsimifira Fredo, l’ancien député de Mananara Nord Zakahely Boniface et l’ancien conseiller technique de l’ancien Vice-Premier ministre Pierrot Rajaonarivelo, Tahaka José. Dans le discours d’ouverture qu’il a prononcé hier à Ampefiloha, le président du CFM Maka Alphonse a mis l’accent sur le fait qu’il ne peut jamais y avoir de développement pour un pays, sans la paix tant politique que sociale. A noter que depuis leur nomination, les membres du Conseil du Fampihavanana Malagasy n’ont eu de cesse de sillonner l’île , suite à des demandes de réconciliation formulées par des différentes organisations traditionnelles et ethniques.
R. Eugène