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jeudi, mai 22, 2025
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Andramasina : Révolte violente contre le fisc et la gendarmerie

Le centre fiscal d’Andramasina.
Le centre fiscal d’Andramasina.

Dans le cadre de la fiscalité de proximité qui a commencé lundi, une équipe du centre fiscal d’Andramasina a effectué avant-hier une descente dans la commune d’Alarobia Vatosola.

A leur arrivée sur les lieux, les agents du fisc – accompagnés par des éléments de la gendarmerie – ont été pris à partie. Encerclés carrément par une foule en furie rameutée par quelques individus qui a appelé à la résistance fiscale. Un appel qui a vite dégénéré alors qu’une désobéissance fiscale est par définition une forme de résistance non-violente. C’est un acte politique qui consiste à refuser de participer à la fiscalité au nom de valeurs morales. Il s’agit en principe d’une forme de protestation pacifique contre le paiement d’une taxe ou d’un impôt destiné par exemple à financer une guerre. Ce qui n’a pas été le cas du côté d’Andramasina où l’on a assisté à une véritable jacquerie.

Encerclement. C’était une révolte violente contre les représentants de l’administration fiscale qui ont échappé de justesse à un lynchage en règle. Si les autres ont réussi tant bien que mal à s’exfiltrer de l’encerclement dont ils ont fait l’objet, l’un d’entre eux ainsi qu’un gendarme ont trouvé refuge dans une maison. Face à la menace de la foule d’y mettre le feu, les deux hommes étaient obligés de sortir pour être accueillis par toutes sortes de projectiles constitués notamment par des briques et des pierres. Sérieusement blessé, l’agent des impôts a dû être évacué à l’HJRA.

Justice populaire. En revanche, on ne déplore officiellement aucune victime dans les rangs de la Gendarmerie qui considère ce qui s’est passé comme une « justice populaire ». Il aurait été reproché aux agents du fisc de ne pas délivrer de reçu ou de quittance. Certains parlent même de non délivrance de Carte d’Immatriculation Fiscale (CIF). En somme (au propre comme au figuré), il y aurait des suspicions de corruption. Du côté du fisc, on parle plutôt de « guet-apens », c’est-à-dire un acte prémédité qui a été orchestré par on ne sait qui. D’une chose, on est sûr, il y a eu voies de fait et menaces voire manœuvres concertées. Et ce, pour un refus collectif de l’impôt qui constitue évidemment une atteinte au crédit de la nation.

Baromètre politique. En tout cas, le fait que cela s’est déroulé en milieu rural rend peu plausible l’hypothèse d’une désobéissance fiscale basée sur des valeurs morales ou idéologiques. A la limite, il s’agirait d’un ras-le-bol de contribuables qui se sentent pressés comme un citron et/ou qui ne ressentent pas toujours les contreparties des impôts et taxes qu’ils leur sont réclamés. En termes de science politique, il n’est pas non plus exclu que c’est une forme de protestation contre le pouvoir en place dans la mesure où le taux de recouvrement fiscal est aussi un baromètre politique par rapport à l’adhésion à un régime. En effet, la désobéissance fiscale peut provoquer la faillite de l’Etat et la chute de ceux qui le dirigent. Et dont le train de vie n’incite pas forcément le contribuable à payer ses impôts dont le montant ne le met pas toujours dans son …assiette.

R. O

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