Andry Rajoelina : Mini-remaniement du gouvernement en janvier

2019 – 2020 – 2021 – 2022. Pour la quatrième année consécutive, le président Andry Rajoelina va s’adresser à la Nation ce 31 décembre à 20 heures.

Etat des lieux

Ce sera le dernier discours de fin d’année de l’actuel locataire d’Iavoloha qui devra rendre son tablier le 19 septembre ou le 19 octobre 2023 au plus tard, conformément à l’article 46 de la Constitution qui prévoit que « le président de la République en exercice qui se porte candidat aux élections présidentielles, démissionne de son poste 60 jours avant la date du scrutin présidentiel ». Il va sans dire, même s’il ne le dira pas encore ce soir, que celui qui avait porté le dossard numéro 13 en 2018, prendra le départ de la prochaine course à la magistrature suprême. Une seconde candidature qui transparaîtra à travers son discours, notamment lorsqu’il fera l’état des lieux des « 13 Velirano » dont la concrétisation nécessite un second mandat de 5 ans. Dans cette optique, il est condamné à revoir la composition de son équipe. 

9 mois

Ceci expliquant cela, un mini-remaniement du gouvernement est attendu au mois de janvier, ne serait-ce que pour pourvoir le poste de ministre des Affaires étrangères qui est vacant depuis deux mois et demi. Une situation inédite dans les annales de la République qui prête à penser que TGV ne veut pas confondre vitesse et précipitation afin d’éviter une nouvelle erreur de casting dans le choix du chef de la diplomatie qui relève d’ailleurs des domaines réservés du président de la République. Lequel n’annoncerait pas, pas encore, le remaniement ni son ampleur en guise de cadeau de « bonne année ». Une chose est sûre, c’est lui qui « nomme et met fin aux fonctions des membres du gouvernement, sur proposition du Premier ministre ». Concernant ce dernier, Christian Ntsay reste et demeure à Mahazoarivo après la motion de censure avortée qui a fait sortir de l’ordinaire, la seconde session de l’Assemblée nationale. En tout cas, les deux chefs de l’Exécutif ont intérêt à composer une équipe gouvernementale capable de faire la différence durant les 9 prochains mois restants, avant l’échéance présidentielle qui s’annonce mouvementée, en raison notamment du nombre de prétendants potentiels quoique personne ne se soit encore déclaré ouvertement jusqu’à présent.

Crise

De toute façon, la victoire n’est pas au bout des effets d’annonce ni « werawera », encore moins à travers des sondages bidon pour ne pas dire IFOPla ou IPSOSy. Le tenant du titre sera jugé par les électeurs, à l’aune de ce qu’il a fait ou n’a pas fait. Il en dressera certainement le bilan dans ce dernier discours de 31 décembre qui sera également l’occasion pour Andry Rajoelina d’annoncer ce qu’il va faire en 2023. En tenant compte – au propre comme au figuré – des conséquences de la guerre en Ukraine qui n’est pas près de prendre fin. Sans oublier les impacts économiques, démographiques et sociétaux de la crise sanitaire de la Covid-19. Cela n’empêchera pas pour autant le président de la République d’adresser les traditionnels vœux de santé, de bonheur et de prospérité à tous les Malgaches pour 2023. Une année électorale qui pourrait être marquée par une hausse des salaires.

R.O