
L’Agence Nationale de la Filière Or (ANOR) affiche un bilan satisfaisant pour l’atelier d’élaboration de la stratégie nationale du secteur aurifère qu’elle a organisé les 21 et 22 avril dernier à l’hôtel Panorama Andrainarivo. En tout, Madagascar compte actuellement 500.000 orpailleurs
100 sur les 125 participants invités par l’ANOR ont répondu présent. Cette participation massive démontre que les acteurs de la filière Or aspirent tous à l’assainissement du secteur. Notons que les communes à forte productivité aurifère (Antanimbary, Betsoana, Betsiaka et Ampasibe, etc.) ont participé activement à l’atelier.
Travaux de commission. Ils étaient axés sur quatre thèmes principaux, à savoir : l’orpaillage, la fiscalité et la parafiscalité, l’exportation et la Société d’Affinage et de traitement de l’Or et enfin, la commercialisation de l’Or. D’autres thèmes pourraient éventuellement être proposés et sont à déposer pour ce faire au siège de l’ANOR à Ampanotokana route d’Andraisoro. Généralement, les propositions prises suite à l’atelier sont pertinentes et réalisables, mais un atelier de suivi devra être mis en place sous peu avec les directions intégrant les parties prenantes du secteur aurifère, pour que cette filière profite réellement à tout le monde, à l’Etat, comme aux Collectivités Territoriales Décentralisées, ainsi qu’à la population.
Manuel de Procédure. Pour que le niveau d’information soit équitable pour tous les concernés, le ministre Ying Vah Zafilahy a proposé l’élaboration d’un manuel de procédure adapté au profil des usagers. Par exemple, le manuel de procédure devrait être rédigé en malgache pour les populations locales (au niveau des sites d’exploitation, de l’orpaillage, etc.). Pour les étrangers en revanche, ce manuel de procédure sera rédigé en français, deuxième langue nationale. Toutefois, ce document est amené à évoluer pour faire face aux éventuels obstacles à la réalisation de la stratégie nationale.
Statistiques. Le diagnostic établi par l’ANOR a permis de relever que 500 000 orpailleurs sont recensés légalement à Madagascar. Selon cette agence nationale, leur intégration dans les statistiques de l’Etat contribuerait à réduire significativement le taux de pauvreté, tout en garantissant la fiabilité des données concernant le secteur aurifère. Des statistiques fiables facilitent en effet les recherches de financement, ce qui boosterait par la même occasion la création d’emplois, avec à la clé, l’amélioration du niveau de vie de la population.
Perspectives à long terme. L’or n’étant ni renouvelable, ni intarissable, une gestion durable des ressources aurifères s’impose. Les générations futures devraient en effet bénéficier également des retombées socio-économiques de l’Or, qui constitue une véritable richesse pour le pays. En effet, force est de constater que bien que la préservation de l’environnement fasse partie intégrante de la loi régissant les exploitations minières, une dégradation (partielle) de l’environnement s’en suit immanquablement. Par ailleurs, le rôle important des nouvelles technologies dans l’évolution du secteur aurifère a été souligné durant l’atelier.
Nouveau DG. La nouvelle Directrice générale de l’ANOR, Tiavina Ranoroharisoa, a été présentée officiellement lors de cet atelier. Après avoir été Président du Conseil d’Administration depuis 2015, la voilà maintenant DG après appel à candidature. Tiavina Ranoroharisoa a profité de l’occasion pour apporter des éclaircissements quant au statut et attributions de l’ANOR. Elle a soutenu que celle-ci n’exploite pas de l’Or, mais se charge de la réalisation de la politique nationale du secteur aurifère depuis l’orpaillage jusqu’à l’exportation. Notons que cet atelier ne constitue qu’une étape dans la mise en œuvre de la politique nationale de la filière Or, d’autres étapes plus importantes et des recherches plus poussées s’annoncent d’ores et déjà pour l’avenir.
Luz R.R