7 février 2009 – 7 février 2016. 7e anniversaire demain de la grande marche de la liberté qui s’est soldée par plusieurs morts et blessés à Antaninarenina où une stèle commémorative rappelle cette journée tragique qui avait sonné le glas du régime de l’époque.
7 ans après, le pouvoir actuel qui puise ses racines dans le changement inconstitutionnel de 2009, craint visiblement une répétition de l’histoire. En témoigne cette campagne dans les journaux qui appelle à « mettre un terme aux coups d’Etat, à l’envoi à l’abattoir du petit peuple, au bain de sang ». Des encarts publicitaires qui mettent en toile de fond, le jardin d’Ambohijatovo, un site désormais interdit à toute manifestation politique. Même les députés élus dans la capitale n’ont pas le droit d’y faire leur rapport à leurs électeurs, quoique le conseil municipal de Tana ait voté à la quasi-unanimité, la réouverture de la Place de la Démocratie d’où le TGV est parti en janvier 2009 pour s’arrêter sur l’autre Place, non moins historique, du 13 mai, avant de monter par la suite à Ambohitsorohitra.
Forces de répression. En mettant au premier plan un barrage d’éléments de l’EMMO/Reg – casqués et armés – positionné en contrebas de la rue attenante au monument du 29 mars 1947 (une autre date tragique dans l’histoire de la Nation), les commanditaires de la campagne « Aoka izay » brandissent la menace de recourir, si besoin est, aux forces de l’ordre. Ce qui a amené le camp d’en face à demander à ce qu’on arrête « l’utilisation des forces de répression ». Et de fustiger à coups de « Aoka izay » également, « la folie de pouvoirs, le bradage de la patrie, le recours aux mercenaires, la politique de la sourde oreille face à la vox populi ».
Martyrs. Les initiateurs de cette contre-offensive d’annoncer la tenue demain d’un dépôt de gerbe à la mémoire des « martyrs tombés » à Antaninarenina. Le rendez-vous est fixé à 11 heures. Presqu’à la même heure qu’il y a 7 ans de cela, même si la couleur de la révolution orange ne sera plus de mise, car il est recommandé aux uns et aux autres d’être tout de blanc vêtus. Ce qui pourrait accentuer la nuance si le sang venait de nouveau à couler ce 7 février. Comme 7 ans auparavant, la balle – au propre comme au figuré – est dans les deux camps à qui la majorité silencieuse dit à son tour « Aoka izay ».
R. O
