
La volonté du pouvoir en place à réformer le système politique à Madagascar commence à se préciser. En effet, malgré l’absence du décret d’application de la loi n°2011-013 portant statut de l’opposition et des partis d’opposition, le ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation a délivré au TIM un récépissé reconnaissant officiellement cette formation politique de l’ancien président Marc Ravalomanana comme parti d’opposition. Quelques minutes avant le vote pour l’élection du nouveau président de l’Assemblée nationale, le député Hanitra Razafimanantsoa a confirmé cette position du parti « Tiako I Madagasikara ». Le processus de reconnaissance du TIM en tant que parti d’opposition s’est poursuivi par l’élection de son député élu dans le district d’Ambohidratrimo, Mamy Rabenirina, au poste du Questeur III de l’Assemblée nationale. Un poste qui permettra au TIM d’exercer son rôle de contrôle étant donné que le Questeur III de la Chambre Basse est chargé de la transparence et de la bonne gouvernance. La prochaine étape devrait être la nomination du 7e vice-président, selon l’article 19 de la loi n°2011-013. La nomination de ce 7e vice-président de la Chambre Basse devrait être faite avant la clôture de la session spéciale en cours.
Alternance démocratique. Interrogé par les journalistes en marge de la cérémonie d ‘ouverture de la session spéciale de l’Assemblée nationale, le ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation,Tianarivelo Razafimahefa, a reconnu que les dispositifs juridiques ne sont pas encore suffisants pour assurer l’effectivité de la loi sur l’opposition et les partis d’opposition. Ce membre du gouvernement a par contre précisé qu’un véritable parti d’opposition doit être représenté à l’Assemblée nationale. Ce qui n’empêche pas, d’après le ministre Tianarivelo Razafimahefa, les partis politiques qui n’y sont pas représentés de se déclarer d’opposition. En tout cas, l’existence d’une opposition officielle garantit une véritable alternance démocratique et politique. L’article 22 de la loi n°2011-013 prévoit que les membres de l’opposition prêtent leurs concours au Chef de l’opposition officiel à l’éducation des citoyens, à l’éducation des membres, à la critique objective des actions du gouvernement ainsi qu’aux propositions utiles et au respect des obligations nées de la loi sur les partis politiques. L’opposition doit surtout veiller à ne pas entraver inutilement l’action du gouvernement ou de l’équipe présidentielle et s’efforcer plutôt de les améliorer dans l’intérêt général.
R. Eugène