C’est dans un certain attentisme que tout le monde attend la suite des événements. Les coups durs à venir vont être difficiles à encaisser. Même si on le sait, le malaise ne peut pas se dissiper. La hausse du coût de la vie est inéluctable, mais on ne sait pas jusqu’où cela va aller. On a tous la désagréable impression d’emprunter un chemin dont on ne voit pas le bout. On a pu s’apercevoir de l’état d’esprit général lors du face-à-face entre le gouvernement et les députés à l’Assemblée nationale. Même si le ton employé est parfois obséquieux, ce sont des doléances et des plaintes à n’en plus finir qui sont adressées aux membres du gouvernement et qui montrent qu’il y a beaucoup de problèmes à résoudre.
Assemblée nationale : un Bureau de doléances
Lors des sessions de l’Assemblée nationale, le face-à-face députés-gouvernement est un moment de vérité très attendu. C’est l’occasion pour les élus du peuple de faire part des tracas de leurs concitoyens et des promesses non tenues par le pouvoir. Les députés disposent d’un temps de parole plutôt court, dix minutes pour faire part des maux de leurs circonscriptions. Certes, il s’agit de problèmes locaux : des tronçons de route en piteux état, de mauvaises infrastructures de la Jirama, des problèmes d’éducation des enfants, mais cela donne une idée de ce que la population vit dans les agglomérations rurales. C’est une représentation fidèle de ce qu’est le pays aujourd’hui. Les représentants du pouvoir écoutent respectueusement la litanie des doléances. Mais parmi toutes ces remarques, on peut noter des questions récurrentes : celles concernant l’énergie et les difficultés rencontrées par les agriculteurs. Les ministres concernés vont devoir apporter des réponses bien argumentées pour apaiser les esprits. Le ministre du Commerce a plusieurs fois été interpellé à propos du prix de la vanille. Cette rencontre des membres de l’Exécutif et des députés revêt un aspect particulier avant les décisions qui vont être prises dans les prochains jours et qui vont être lourdes de conséquences.
Patrice RABE