Depuis la mi-octobre, les délestages ont repris. Les heures changent: de 18h à 21h ou de 3h à 5h. La Jirama se rend-elle compte des dégâts électriques et électroniques qu’entraînent les délestages?
« C’était une panne de groupe », affirme une source proche de la Jirama. En fait, les groupes n’appartiennent plus à la Jirama. Cette dernière se contente du transport et de la distribution du courant, et de la collecte d’argent de la facture. Mais qui paie pour les bureaux administratifs : la maison centrale, les camps de gendarmerie, les forces de l’ordre ? Un casse-tête et foyer de détournement au sein de la Jirama. A part cela, tout est privé : la société Énergie et Électricité (ENELEC) s’occupe de la production. A voir ce qui se passe, la Jirama n’a pas le droit de regard sur les installations d’Enelec. Le ménage ne va plus.
Depuis le départ à la retraite du dernier directeur de la Jirama de Tuléar, Jean Noel Betsileo, le service de la communication a cessé d’informer les journalistes. Jean Noel faisait communiquer le moindre incident. Aujourd’hui, il faut s’adresser à Antananarivo pour s’informer sur l’état des délestages de Tuléar. Autrement, voir la page Facebook Jirama Toliara (qui ne marche même pas).
Avant, les Tuléarois connaissaient déjà de sérieux problèmes de délestages. A la fin de l’année 2019, on a installé des panneaux solaires de la société Enelec produisant plus de cinq Mégawatts sur les sept dont Tuléar avait quotidiennement besoin. Ainsi a-t-on conclu une convention pour un éclairage hybride : Jirama (nuit avec groupe) et Enelec (jour avec panneaux solaires) ? A peine deux ans après, voilà que les délestages recommencent. Il est évident qu’il y a un conflit entre la Jirama et Enelec. Une mésentente latente. Depuis l’arrivée d’Enelec, la Jirama ne s’occupe plus de l’entretien du réseau. Il faut nettoyer régulièrement les « bouteilles », sinon la poussière parvient aux conducteurs, ce qui risquerait de provoquer des étincelles. Dans tous les cas, l’une des deux sociétés ne respecte pas le cahier de charges et le service public. Mais si la Jirama et Enelec ne s’entendent pas, il ne faut pas que les utilisateurs en souffrent.
Charles RAZA
