Lors de son face-à-face avec les députés avant-hier après-midi à Tsimbazaza, le locataire de Mahazoarivo n’a pas touché « maux » du drame qui a eu lieu quelques heures auparavant.
Même s’il a été interpellé de vive voix par la députée élue dans la circonscription, le Premier ministre n’a pas parlé de la double attaque d’un 4 x 4 de l’Armée et d’un taxi-brousse par une horde de « dahalo » à Beroroha. Force est de se demander si Mahafaly Solonandrasana Olivier n’était pas encore au courant des deux attaques qui se sont pourtant produites mardi vers 8 heures du matin pour la première et aux alentours de 11h 30 pour la seconde, selon les informations fournies hier par la Gendarmerie.
Manquement. Au cas où le chef du gouvernement n’était pas informé du drame au moment de son intervention à Tsimbazaza, ce serait un manque de coordination voire un dysfonctionnement manifeste car selon l’article 65.8 de la Constitution, « le Premier ministre assure la sécurité, la paix et la stabilité sur toute l’étendue du territoire national dans le respect de l’unité nationale ; à cette fin, il dispose de toutes les forces chargées de la police, du maintien de l’ordre, de la sécurité intérieure et de la défense ».
Chef suprême. En somme, le PM est le premier responsable de la sécurité. A moins qu’il ait voulu laisser le président de la République en parler le premier, tel que c’était d’ailleurs le cas hier dans l’Avaradrano où il a effectivement saisi l’inauguration du pont d’Ambohidrano à Sabotsy Namehana, pour déclarer que « l’attaque des « dahalo » à Beroroha est un véritable défi contre le pouvoir ». Qui plus est, 4 jours seulement après l’installation officielle par le chef suprême des forces armées de l’Unité Spéciale Anti-Dahalo (USAD) à Mahabo, District de Betroka. Toutefois, cette unité spéciale de la Gendarmerie n’a pu intervenir sur le champ à Beroroha qui est situé à quelques centaines de kilomètres de sa base opérationnelle.
Vies épargnées. Est-ce à dire que l’hélicoptère de l’Armée utilisé lors de l’« opération Fahalemana 2015 » n’était pas disponible ? Si c’est le cas, ce serait un dysfonctionnement autrement plus grave et lourd de conséquences car si les « dahalo » ont été neutralisés après l’embuscade contre le 4 x 4 de l’Armée, il n’y aurait pas eu l’attaque contre le taxi-brousse dont le chauffeur et les roues ont été atteints par les balles des « dahalo ». Provoquant l’embardée du véhicule de transport en commun chargé de bagages et de passagers dont 31 ont trouvé la mort dans l’accident, selon le dernier bilan établi hier. Une trentaine de vies auraient été épargnées si la bande de « dahalo » a été traquée à temps. L’hélicoptère de l’Armée perdra-t-il encore du temps et du carburant à faire une démonstration lors du défilé du 26 juin ? Une fête nationale endeuillée par la tragédie de Beroroha où un contingent de 50 éléments des forces de l’ordre vient d’être dépêché en renfort, en attendant que les dirigeants se rendent eux-mêmes sur place.
R. O
