Les milliards de dollars espérés à la suite de cette conférence des bailleurs de fonds à Paris sont pour le régime les moyens de mettre véritablement le pays sur les rails du développement. Après trois ans d’inefficacité et de paralysie, le pouvoir affirme être prêt à réaliser des projets capables de donner un nouveau souffle à une économie moribonde.
En attendant les résultats de la conférence de Paris
Le président Hery Rajaonarimampianina et son équipe vont se présenter devant leurs interlocuteurs avec des centaines de projets qu’ils estiment réalisables. Ils arrivent avec toute leur force de conviction et espèrent recevoir le financement nécessaire. Les bailleurs de fonds sont cependant maîtres de leurs décisions et vont poser leurs conditions. Leurs priorités ne sont pas celles de notre pays. Nos représentants sur place ne sont pas en position de force et vont devoir se plier aux conditionnalités de ces derniers. Le SEFAFI dans son dernier communiqué a rappelé à juste titre que le pouvoir légal n’est pas maître de ses décisions. Les institutions internationales se sont félicitées de la tenue du Sommet de la Francophonie et avaient affirmé que l’étape suivante était cette conférence des bailleurs de fonds de Paris. On se doute que les participants vont parler de succès en évoquant les résultats obtenus. On pense déjà au retour « triomphal » de la délégation conduite par le chef de l’Etat. Ce qui compte pourtant, c’est l’utilisation des fonds obtenus. Vont-ils véritablement permettre le décollage économique du pays ? Les régimes qui se sont succédé n’ont jamais réussi à le faire. Aujourd’hui, la situation est encore pire après la crise qui a suivi le coup d’Etat de 2009. Madagascar a touché le fond et a besoin d’un véritable plan de relance. Les mesures doivent être faites avec discernement par des dirigeants honnêtes. La corruption et la mauvaise gouvernance doivent être bannies. Le président Hery Rajaonarimampianina se dit prêt à conduire une politique de redressement. Prenons le au mot et attendons de voir.
Patrice RABE