D’après les informations, une perquisition aurait également été effectuée lundi denier au domicile de l’ex-petite amie de Berija à Itaosy.
Les enquêteurs sont-ils en train de privilégier la piste d’un attentat kamikaze ? C’est la question que se posent les observateurs après les perquisitions effectuées lundi dernier au domicile des deux jeunes tués lors de l’explosion à la bombe artisanale qui s’est produite à Mahamasina le 26 juin dernier. Considérée comme « contraire à la culture malgache », cette série de perquisitions a provoqué des polémiques au niveau des observateurs. Dans un communiqué publié lundi soir, le Service de la Communication du gouvernement a apporté quelques rectificatifs aux premières informations concernant cet attentat. Ce qui s’est produit à Mahamasina serait un « acte criminel volontaire et prémédité » et non un « attentat terroriste » comme l’a qualifié le président de la République Hery Rajaonarimampianina lors de sa descente à l’hôpital HJRA dimanche soir.
Arrestation. Hier, les enquêteurs se sont rendus à Ankatso pour perquisitionner le domicile de Berija Ravelomanantsoa. Ce leader du mouvement des étudiants à l’Université serait soupçonné d’être impliqué dans cette affaire. Après deux heures de perquisition (11h à 13h), les enquêteurs ont saisi entre autres, une somme de 900 000 Ariary, une moto, deux mégaphones, deux ordinateurs, la puce du téléphone de la sœur de l’intéressé, ainsi que plusieurs dossiers concernant l’association des étudiants. A noter que Berija n’était pas présent dans son domicile lors de cette descente des forces de l’ordre. Au cours d’une rencontre avec la presse, Berija Ravelomanantsoa a reconnu avoir assisté au défilé militaire à Mahamasina avec plusieurs étudiants venant des autres régions, dans la matinée du 26 juin. Par contre, de 16h à 3 heures du matin, il aurait assisté à une fête avec 39 chefs d’équipe venant des 22 régions de la Grande Ile dans un restaurant sis à Ambohipo. « Le propriétaire du restaurant peut en témoigner », a-t-il expliqué. Tout en clamant son innocence, le leader du mouvement des étudiants a affirmé qu’il n’a pas peur d’une éventuelle arrestation. « Je ne prendrai pas la fuite, car je ne suis pas un assassin », a-t-il soutenu.
« Fitoniana Tour ». A noter que Berija Ravelomanantsoa a déjà été récupéré par le parti HVM. Hier, Jean Pierre Randrianamboarina, un des compagnons de lutte de Berija a touché mot de leur collaboration avec un Conseiller auprès de la Présidence de la République. A noter par ailleurs que Berija est l’un des instigateurs du « Fitoniana Tour ». Un mouvement soutenu par le parti au pouvoir et qui consiste à rassembler les étudiants au niveau des six provinces. Selon toujours les informations, le domicile de l’ex-petite amie de Berija à Itaosy a également été perquisitionné lundi dernier. La jeune fille aurait déjà été auditionnée au Toby Ratsimandrava hier. La question est donc de savoir si ces perquisitions ont été effectuées suivant des faits concrets et selon les témoignages de ceux qui étaient présents à Mahamasina le jour de l’attentat, ou bien elle ont été décidées suivant les consignes du Commandant de la Circonscription Interrégionale de la Gendarmerie d’Analamanga, le Général Florens Rakotomahanina qui a déclaré un mois avant le 26 juin que des individus soupçonnés de fomenter un attentat sont déjà identifiés et localisés. En tout cas, en réponse à cette initiative considérée du côté d’Ankatso comme « un acharnement », les étudiants menacent d’organiser une nouvelle manifestation de soutien à Berija Ravelomanantsoa. La restitution de la somme d’argent et des matériels saisis durant cette perquisition est également exigée. Histoire à suivre.
Davis R