L’organisation des sociétés civiles œuvrant pour l’environnement AVG (Alliance Voahary Gasy) a célébré ses dix ans d’existence.
Comme bilan, « on a survécu après trois régimes successifs qui n’ont pas toujours été d’une aide pour combattre l’organisation du mal. Certains d’entre eux en sont même complices ou facilitateurs. Et on n’a pas pu empêcher l’exportation illicite des bois précieux. En outre, l’AVG a facilité l’arrestation en flagrant délit et la condamnation de 7 gangs composés d’une vingtaine de trafiquants », a évoqué Ndranto Razakamanarina, le PCA de l’AVG lors du lancement de la célébration de son anniversaire au Centell Hôtel à Antanimena hier.
Triumvirat. L’AVG continue d’interpeller l’Etat. En effet, « les trafics de bois précieux sont en recrudescence surtout à l’approche des fêtes de fin d’année ou bien du 26 juin. Il y a maintenant une suspicion de trafics de bois précieux, notamment de nouvelles exploitations. Des personnalités corrompues les ont sûrement facilitées. C’est pourquoi, nous demandons l’implication de tous pour éradiquer ce fléau. L’Etat doit entre temps faire montre d’une volonté politique s’il veut réellement instaurer la bonne gouvernance environnementale », a-t-il poursuivi. En fait, l’AVG se veut être un activiste pacifique et non extrêmiste tout en renforçant le réseau vertueux dit « Triumvirat » de la bonne gouvernance incluant l’Etat, la société civile et le secteur privé.
A huis clos. Parlant des atteintes des Objectifs de Développement Durable à l’horizon de 2030, le PCA de l’AVG est encore assez sceptique. « Dans son dernier rapport, le PNUD a avancé que seul l’objectif 17 qui concerne le partenariat a une tendance optimiste. Mais de quel partenariat parle-t-on si la société civile doit par exemple passer par des missions diplomatiques pour faire passer ses messages de plaidoyer aux chefs suprêmes du pays et si les présumés consultations ou participations publiques aux grands investissements ne sont que des sous-formes ? Et de quel développement durable parle-t-on si l’on n’arrive pas à diminuer le taux de corruption ou si les décisions ou les visions pour le développement sont toujours concoctées à huis clos et ce, pour des échéances de courtes durées ? », se demande-t-il.
Dossiers brûlants. En effet, « on a entendu parler que le Code minier sera bientôt promulgué alors que les parties prenantes n’ont pas été consultées. Et 50 nouveaux permis miniers seront délivrés prochainement. On constate qu’il n’y a pas de transparence au niveau de ce secteur stratégique », a-t-il enchaîné. Par ailleurs, la Haute Cour de Justice est maintenant mise en place. « De nombreux dossiers brûlants l’attendent pour ne citer à titre d’exemple que l’affaire Bekasy, l’affaire sur les trafics de bois de rose à Singapour et l’affaire sur le bateau Flying », a conclu Ndranto Razakamanarina.
Navalona R.