L’avortement constitue une des causes de mortalité des femmes et des jeunes filles à Madagascar. Une situation qui pourrait avoir un lien avec les lieux auprès desquels les pratiques se font, si l’on s’en tient aux résultats de l’étude quantitative sur les « Réalités de l’avortement clandestin à Madagascar » menée au niveau national et signée Nifin’Akanga, un mouvement qui lutte pour la dépénalisation de l’avortement à Madagascar, avec la collaboration de Amplify Change. En effet, selon l’étude en question, « 52% des cas enregistrés s’effectuent dans des endroits inappropriés ». Des exemples sont cités à l’instar des domiciles même des femmes ou encore ceux des praticiens. Outre l’endroit, l’enquête soulève également les compétences des praticiens en avançant que « 31% des cas d’avortement sont pratiqués par des personnes n’ayant reçu aucune formation médicale, 29,5% par des paramédicaux, 22% par des médecins et 18% par des matrones ». Par ailleurs, les études font état des raisons poussant les femmes à pratiquer l’avortement. Ainsi, 23,21% des cas sont causés par la grossesse précoce, 20,08% sont attribués à une grossesse non désirée et enfin 20,29% sont causés par d’autres raisons. Des situations qui montreraient en évidence l’échec de la contraception à Madagascar ou encore les violences basées sur le genre, en particulier les violences sexuelles.
Recueillis par José Belalahy
