
Pour sa première participation à la CAN, les Barea de Madagascar ont réussi à écrire la plus belle page de l’histoire du foot malgache.
Historique. C’est le moins que l’on puisse dire de l’accueil que les Malgaches ont réservé aux joueurs des Barea de Madagascar. Du jamais vu, non seulement dans l’histoire du football malgache, mais aussi dans l’histoire du pays. Personne n’a jamais réussi à amasser une telle affluence depuis les 59 années d’indépendance de Madagascar. Une affluence tout simplement inquantifiable, car il est impossible de compter le nombre de personnes descendues dans les rues de Tana, d’Ivato, à Mahamasina, en passant par Tsarasaotra, Ivandry, Akorondrano, Antanimena, Analakely et Ambohidahy. Inqualifiable aussi. En apothéose, triomphal, chaleureux, en grande pompe… Difficile de qualifier l’accueil réservé aux joueurs des Barea. L’évènement était tout simplement magique. Nos joueurs sont désormais considérés comme des héros, aussi bien au niveau des observateurs nationaux qu’internationaux. Certes, notre équipe nationale a été éliminée en quarts de finale, mais ils ont reçu un accueil digne de champions. « Imaginez si on avait ramené la coupe au pays », s’exaltait Thomas Fontaine, en voyant l’effervescence humaine qui s’est installée samedi dans les rues de Tana.
Foule survoltée. Depuis 8h du matin, l’aéroport international d’Ivato a été inondé de monde. Difficile de se frayer un chemin au milieu d’une foule survoltée. Enfants, adolescents, jeunes, adultes et personnes âgées, tous étaient équipés de maillot, tee-shirts, drapeau, vuvuzelas et/ou goodies à l’effigie de l’équipe nationale. Toutes les routes menant vers Ivato étaient bloquées dès le début d’après-midi. Arrivés à l’aéroport international d’Ivato vers 14h30, les Barea de Madagascar ont mis 9 heures, ou presque, pour rejoindre Mahamasina où une foule immense les attendait déjà depuis la matinée. Parmi les milliers de personnes présentes à l’extérieur du stade de Mahamasina et ayant supporté le froid glacial, figuraient le président de la République Andry Rajoelina, son épouse Mialy Rajoelina, le Premier ministre Christian Ntsay, ainsi que quelques membres du gouvernement. Bon nombre de citoyens malgaches ont découvert pour la première fois en chair et en os la plupart des joueurs des Barea. Seuls deux éléments, à savoir Romain Métanire et Abel Anicet, convoqués en urgence par leur club respectif, ont raté cet évènement.

Solidarité nationale. Quoiqu’il en soit, les Barea de Madagascar n’ont pas seulement marqué l’histoire en se qualifiant pour les quarts de finale dès leur première participation à la Coupe d’Afrique des Nations. Ils ont également réussi à redonner le sourire et l’espoir à tout un peuple, et à raviver l’unité et la solidarité nationale. Une véritable communion autour de l’équipe nationale. Raison pour laquelle le président Andry Rajoelina les a remerciés officiellement au nom du peuple malgache, dans un discours prononcé à Mahamasina. Le chef de l’Etat a aussi annoncé que le sport, en particulier le football, sera une priorité pour le régime. Aussi, le stade de Mahamasina sera-t-il réhabilité en un stade aux normes internationales pouvant accueillir jusqu’à 60 000 personnes. Pour ce faire, des gazons « manara-penitra » seront importés depuis Londres. Par ailleurs, Andry Rajoelina a annoncé la décision de prolonger le contrat de l’entraîneur des Barea, Nicolas Dupuis, pour une durée de 4 ans.
Distinction honorifique. Ce jour, les joueurs et le staff des Barea de Madagascar sont attendus au Palais d’Etat d’Iavoloha pour une remise de distinction honorifique par le président Andry Rajoelina. Selon les informations, l’évènement aura lieu à 10h. Faut-il rappeler que pour la qualification en quarts de finale, le chef de l’Etat a offert une prime de 350 000 dollars à l’équipe nationale, outre la somme de 700 millions d’ariary offerte juste avant la compétition, pour couvrir l’hébergement et toutes les dépenses durant le séjour en Egypte. Quoiqu’il en soit, pour leur première participation à la CAN, les Barea de Madagascar ont réussi à écrire la plus belle page de l’histoire du football malgache en particulier, et du football africain en général.
Davis R