
Le nouveau Directeur général est finalement nommé après une attente d’un mois.
Un Administrateur Civil succède à un magistrat. Le nouveau directeur général du Bianco a été nommé en Conseil des Ministres d’hier. Il s’agit d’Andrianirina Laza Eric Donat. Il va prendre la place de Jean Louis Andriamifidy à la Villa « La Piscine » à Ambohibao. Juriste publiciste de formation, le nouveau directeur général du Bianco a commencé sa carrière dans la Gendarmerie. Ayant obtenu le grade de colonel, il a décidé de suivre une formation à l’ENA (Ecole Nationale d’Administration) France. De retour au pays, Laza Andrianirina a choisi d’intégrer le Corps des Administrateurs Civils. Reconnu pour sa probité et son intégrité, le nouveau directeur général du Bureau Indépendant Anti-Corruption aura du pain sur la planche car la corruption continue de prendre en otage le développement économique du pays. Plusieurs dossiers jugés brûlants attendent à Ambohibao le nouveau patron du Bianco qui enseigne en même temps le Droit à l’UCM (Université Catholique de Madagascar). Pas plus tard que trois jours passés, la Direction Générale du Contrôle Financier (DGCF) a révélé un détournement d’environ de 8 milliards d’ariary dans la gestion des finances de l’Etat pour le compte de l’année 2017. Des hauts responsables des ministères dont des Personnes Responsables des Marchés Publics (PRMP), des Ordonnateurs secondaires, des gestionnaires d’activité, des dépositaires comptables et des membres de cabinet y sont impliqués.
Mandat de 5 ans. Laza Andrianirina dirigera donc le Bianco pendant un mandat de 5 ans non renouvelable. Le mandat de son prédécesseur Jean Louis Andriamifidy a expiré le 24 juin 2019. A rappeler qu’un comité ad hoc a été mis en place pour le recrutement du DG du Bianco. Ce comité présidé par la présidente du CSI (Comité pour la Sauvegarde de l’Intégrité) Sahondra Rabenarivo a été composé d’un représentant du ministère de la Justice, d’un enseignant de l’ENAM, d’un membre du comité consultatif du Bianco, d’un représentant de la Gendarmerie nationale, d’un représentant de la Police nationale, d’un membre issu de la société civile, d’un membre issu du secteur privé et d’un membre issu de l’Ordre des Avocats. 64 candidatures ont été enregistrées, mais seulement 10 ont été retenues pour l’entretien. Sur ces 10 candidats retenus, le comité ad hoc a proposé trois noms au président de la République qui avait le dernier mot sur la nomination du nouveau Directeur général du Bureau indépendant Anti-Corruption. En tout cas, le Bianco a son rôle à jouer dans la lutte contre la corruption à Madagascar. Il y collabore avec le SAMIFIN (Service de renseignements financiers) plutôt spécialisé dans la lutte contre le blanchiment de capitaux. Il incombe pourtant au PAC (Pôle Anti-Corruption) de juger les infractions liées à la corruption. A rappeler que Madagascar a récemment adopté une loi sur le recouvrement des avoirs illicites. Une loi dont l’application doit être impartiale et non-discriminatoire si l’on veut que la lutte contre la corruption réussisse.
- Eugène