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lundi, juin 17, 2024
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Blanchiment de capitaux : La femme du député Jaovato convoquée par la Chaîne pénale

Laisoa Jean Pierre est titulaire d’un permis lui conférant depuis 2000 le statut de collecteur agréé de bois de rose.
Laisoa Jean Pierre est titulaire d’un permis lui conférant depuis 2000 le statut de collecteur agréé de bois de rose.

L’épouse du député d’Antalaha fait  l’objet d’une convocation de la chaîne pénale anti-corruption.

Un policier s’est présenté avant-hier au domicile du député Laisoa Jean Pierre dit Jaovato pour remettre une convocation en date du 14 septembre 2016, destinée à l’épouse de cet élu d’Antalaha. Ce dernier a renvoyé la convocation à l’envoyeur en y indiquant l’adresse habituelle de son épouse qui habite actuellement à Antalaha. D’après cette convocation, la femme du député, Mme Naharivololona Anita Arisoa, gérante de l’Etablissement Laisoa Jean Pierre, devait comparaître jeudi le 15 septembre devant la chaîne pénale anti-corruption aux 67Ha. Nos investigations ont permis de savoir que ladite convocation fait suite à un « rapport d’analyse d’opérations suspectes de blanchiment de capitaux » adressé le 25 mai 2016 par le directeur général du Samifin ( Service de Renseignement Financier) au procureur de la République près le tribunal de Première Instance d’Antananarivo. Dans ce rapport, le Samifin se dit être saisi d’une « déclaration d’opérations suspectes concernant Jaovato et son épouse ».

Mouvements des fonds. Le rapport du Samifin fait état des mouvements des fonds qu’il juge suspects, effectués au niveau du compte bancaire N°1 875404 000 4 ouvert auprès de la BOA par Laisoa Jean Pierre de janvier 2008 à fin juin 2009. Le Samifin affirme que les mouvements de ce compte fait ressortir l’existence de plusieurs sociétés et personnes qui ont été impliquées dans le trafic illicite de bois de rose, notamment Mow Kien John Anthoni, dirigeant des sociétés Island Wood et The Best Sarl et les Etablissements Ramialison, Ranjanoro, Bemahatana Martin et Patricia Soa. « L’origine et la destination de ces fonds n’ont pas pu être démontrées, cependant, il a été avancé le financement de l’achat de bois de rose par l’Etablissement Laisoa et également leur exportation vers la Chine. », souligne le rapport adressé au procureur de la République d’Antananarivo. Le rapport accuse en même temps Laisoa Jean Pierre en relevant que le rapatriement des devises relatif à l’exportation de bois de rose n’a été effectué qu’en partie.

Contre-attaque. Chose curieuse, le député Jaovato semble être le principal inculpé dans le rapport du Samifin alors que c’est sa femme qui fait l’objet d’une convocation devant la Chaîne Pénale anti-corruption. La contre-attaque de l’élu d’Antalaha  n’a pas tardé.  « N’ai-je pas le droit d’être riche et milliardaire comme ces étrangers qui investissent à Madagascar ? Et pourquoi ces derniers ne sont-ils pas inquiétés ?», s’interroge-t-il. Avant d’enfoncer le clou : « En 2009, j’ai effectué légalement deux exportations de bois de rose d’une valeur totale d’un peu moins de 3 millions de dollars. J’ai encore avec moi tous les documents qui m’ont permis d’effectuer légalement ces exportations. J’ai obtenu l’attestation de rapatriement des devises délivrée par la banque BOA en date du 31 juillet 2009. J’ai eu également une facture domiciliée portant le n°003/1JPL/09. Et encore, je suis en possession des connaissements et des pièces (dont une déclaration de recettes n°213941 en 2010) justifiant que j’ai versé dans les caisses de l’Etat ce qui lui devait. Que représentent les fonds incriminés par le Samifin dans son rapport  à ces 3 millions de dollars? Sans parler de l’exportation de 33 conteneurs de bois de rose en 2010. Ces 33 conteneurs de bois de rose retenus au Port de Toamasina a fait l’objet d’une autorisation de main-levée (n°39-10/MFB/Mi) dûment signée par Hery Rajaonarimampianina, ministre des Finances et du Budget à l’époque. »

Financements bancaires. Outre l’exportation de bois de rose, le député Jaovato, titulaire d’un permis n°193 délivré le 18 avril 2000 et lui conférant le statut de collecteur agréé (de bois de rose), fait savoir qu’il investit également dans l’exportation de vanille et la vente des produits locaux. « J’ai pu investir dans ces activités grâce aux financements bancaires. J’ai emprunté de l’argent aux banques. La preuve, j’ai hypothéqué certains de mes biens. Le 18 juillet dernier, j’ai demandé à la BOA la main-levée de ma garantie. Je tiens à préciser que les banques n’ont pas accepté mes opérations si elles sont suspectes ou douteuses.», a-t-il expliqué. Bref, pour le député d’Antalaha, les accusations du Samifin ne sont pas fondées. « La démarche du Samifin est anti-économique. », a-t-il dénoncé. Avant de prévenir : « Si nécessaire, je suis prêt au nom de la transparence à étaler au grand jour lors d’une conférence de presse  les documents légaux relatifs aux exportations de bois de rose que j’ai effectuées. Ce serait également une occasion pour moi de faire des révélations sur l’affaire bois de rose à Madagascar. »

« Haza-lambo ». En tout cas, l’affaire remonte en 2009 alors que le Samifin, sous la direction générale de Lamina Boto Tsara Dia, n’a fait ses investigations qu’en 2016. Bon nombre d’observateurs s’interrogent sur ce « dossier » qui vise l’un des piliers du régime HVM. Tout le monde sait que Jaovato figure parmi les partenaires politiques de Hery Rajaonarimampianina, qui ont beaucoup investi pour son élection en 2013. « Le 25 janvier 2014, le président de la République a annoncé la fin du « Haza-lambo » sur le passé. Il a promis la restauration de l’Etat de droit. Quid de cette annonce deux ans après ? », se demande le député Laisoa Jean Pierre.

Recueillis par R. Eugène

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